La France pourrait renouer avec la croissance au 2e trimestre

Par latribune.fr (Source AFP)  |   |  627  mots
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L'Insee a revu à la hausse sa prévision de croissance pour cette année, estimant que le produit intérieur brut (PIB) serait stable au premier trimestre puis augmenterait de 0,2% au suivant. A la suite de la publication de sa note de synthèse jeudi soir, Bercy a publié sa propre prévision et table désormais sur 0,7% de croissance en 2012.

Soulagement au gouvernement. La France pourrait échapper à la récession cette année. Après la note de l'Insee publiée jeudi soir, dans laquelle la prévision de croissance pour le premier semestre  2012 à été révisée à la hausse, Bercy a relevé de 0,5% à 0,7% sa propre estimation. Pour l'année suivante, le gouvernement abaisse en revanche ses attentes et ne table plus que sur 1,75% de croissance, contre 2% auparavant. Dans un bref communiqué, le ministre de l'Economie François Baroin "se félicite de l'amélioration en cours des perspectives économiques" pour cette année, "prenant note" des nouveaux pronostics de l'Institut national de la statistique.

L'Insee prévoit 0,2% de croissance au deuxième trimestre 2012

L'Institut national de la statistique estime que la croissance devrait stagner au premier trimestre de cette année avant une reprise timide au suivant pour lequel il table sur une croissance du PIB de 0,2%.  En décembre, l'Insee avait prédit une brève récession avec des contractions de l'activité économique au dernier trimestre 2011 et au premier trimestre 2012, avant de constater une croissance de 0,2% pendant la période d'octobre à décembre de l'an dernier.

L'Insee a également révisé son estimation de l'acquis de croissance pour 2012 qui serait atteint en milieu d'année. Dans sa note précédente, publiée en décembre, l'Institut prévoyait une stagnation de la production. Après révision, l'organisme, estime que si la tendance du deuxième trimestre se poursuit jusqu'à la fin de l'année, la croissance s'établirait à 0,5% en 2012. "Nous avons eu un choc sur la zone euro à l'été 2011 dont nous sommes en train de sortir" et "le rétablissement est lent", a indiqué à la presse Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture de l'Insee . Mais le produit intérieur brut (PIB) "retrouverait son niveau d'avant-crise à l'horizon de la prévision", c'est-à-dire fin juin, a déclaré un analyste de l'Insee, Dorian Roucher.

Prévision de l'inflation : 2,2%

Pour Sandrine Duchêne, "le point central" des estimations allant jusqu'au milieu de l'année est la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance en France, qui "reste faible". Les raisons de cette faiblesse sont "une baisse de 0,3% du pouvoir d'achat au premier semestre", due au chômage avec une perte de 49.000 emplois prévue dans le secteur marchand, la hausse du prix du pétrole et l'effet des mesures de consolidation budgétaire, note la responsable. L'Insee prévoit une inflation de 2,2% fin juin en glissement annuel.

"Soutenue par l'extérieur et par l'investissement des sociétés non financières, l'activité serait en revanche freinée par la dépense finale des ménages comme des administrations publiques", a analysé récemment l'institut Coe-Rexecode qui prévoit une croissance de 0,6% en 2012 et de 1,4% en 2013. "Le commerce extérieur cesse d'être un poids pour l'économie française", a renchéri de son côté l'économiste en chef pour la France de Société Générale, Michel Martinez, interrogé par l'AFP. Ce dernier note que la France "ne perd plus de parts de marché par rapport à ses partenaires de la zone euro".

Vers un recul de la consommation?

En revanche, sous l'effet des engagement de réduction de ses déficits pris par la France, un tournant s'opère selon lui dans la consommation. "On a souvent loué le moteur de la consommation français, l'exemple, le paradoxe français d'une bonne consommation (...) Mais il faut être clair: depuis dix ans, plusieurs dixièmes de point de croissance de la consommation, 0,3 point par an selon nos estimations, provenaient du fait que l'Etat au sens large, protection sociale comprise, faisait des transferts aux ménages", explique l'économiste de la Société Générale.