Hollande parie sur un choc de confiance pour redonner le moral aux Français

Par Fabien Piliu  |   |  391  mots
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Depuis le printemps 2007, le moral des ménages et des industriels n'a quasiment pas cessé de reculer. Alors que les perspectives économiques restent très maussades, le camp de François Hollande compte sur les effets positifs d'un "choc de confiance" en cas de victoire du candidat socialiste.

Plus dure est la chute. Au printemps 2007, les indicateurs de confiance de l'Insee étaient au plus haut. En hausse continue depuis mai 2006, l'indice synthétique mesurant le moral des ménages atteignait les 107 points en juin, un sommet qui n'avait pas été atteint depuis décembre 2002. Depuis cette date, cet indicateur n'a quasiment pas cesse de reculer. Après avoir touché un point bas à 79 points en septembre 2008, mois au cours duquel la banque américaine Lehman Brothers a été rayée de la carte, il évolue depuis un an aux alentours de 85 points en moyenne. Soit quinze points en dessous de sa moyenne de longue période.

A la lecture des composantes de cet indicateur, les Français n'ont qu'une idée en tête : épargner, s'ils le peuvent. Ils sont en effet effrayés par le retour de l'inflation, par l'évolution future de la conjoncture et n'envisagent pas d'effecteur des achats importants dans les prochains mois.

Les chefs d'entreprises doutent également
Du côté des entreprises, le moral n'est pas non plus au beau fixe, en particulier dans l'industrie. En hausse continue jusqu'à l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, l'indice de confiance des industriels évolue actuellement cinq points en dessous de sa moyenne de longue période. A 95, il a cédé 11 points depuis juin 2007, malgré un sursaut passager au début de l'exercice 2011. Plus grave, les perspectives personnelles de production se dégradent et les carnets de commandes globaux se vident.

Le choc de confiance que l'opposition actuelle espère déclencher si elle accède au pouvoir devra donc être d'une puissance rare pour redonner le sourire aux Français et aux chefs d'entreprises. "Il ne faut pas oublier ce point, à mon sens, crucial. Si les Français décident de porter François Hollande au pouvoir, la restauration de la confiance de l'ensemble des acteurs économiques est hautement probable. Et qui dit confiance, dit reprise économique et augmentation des recettes fiscales", expliquait jeudi Alain Rousset lors de la présentation du Pacte productif intégré dans le programme économique de François Hollande. Ce serait bien que cet enthousiasme soit contagieux car le Fonds monétaire international (FMI) anticipe une récession de la zone euro en 2012 avec laquelle la France réalise les deux tiers de ses échanges commerciaux.