La capacité de rebond des entreprises de plus en plus faible

Par Fabien Piliu  |   |  356  mots
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Selon les Comptes de la Nation dévoilés ce mardi par l'Insee, le taux de marge des entreprises a reculé de 1,5 point l'année dernière pour s'élever à 28,6%. Soit son niveau le plus bas depuis 1986. Leur taux d'autofinancement est en chute libre, affichant un plongeon de 14,6%. Il s'élève désormais à 67,2%.

Malgré un léger redémarrage de la croissance, ce n'est pas en 2011 que les entreprises ont reconstitué leurs forces. Selon les Comptes de la Nation dévoilés ce mardi par l'Insee, le taux de marge des entreprises a reculé de 1,5 point l'année dernière pour s'élever à 28,6%. Soit son niveau le plus bas depuis 1986. Il est bien inférieur aux dernières prévisions de l'Insee qui tablait jusqu'ici sur un taux de marge de 29,2%. Il était encore de 31% en 2010. A titre de comparaison, le taux de marge était de 34,4% en Allemagne et de 38,3% en zone euro selon Eurostat.

L'impact de l'augmentation du forfait social

Deux raisons sont avancées par les experts de l'Institut : une accélération des impôts sur la production, en particulier du fait de la hausse du forfait social. Créé par la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2009, le forfait social, une contribution patronale qui frappe des rémunérations uniquement assujetties à la contribution sociale généralisée (CSG) et à la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), est passée de 6% à 8% à partir du 1er janvier 2012. Un taux quatre fois supérieur au taux initialement fixé lors de sa création. « Inversement, les subventions sur la production reculent, en raison notamment de la non-reconduction des aides à l'emploi mises en œuvre dans le cadre du plan de relance », indique l'Insee. C'est notamment le cas du dispositif « zéro charge » réservé aux TPE.

Le taux d'autofinancement s'effondre

Par ailleurs, en raison de la chute de leur taux d'épargne (-11,5%) et de la remontée de leurs investissements (+7,7%), le taux d'autofinancement est en chute libre, affichant un plongeon de 14,6%. Il s'élève désormais à 67,2%. Dans ce contexte, pour financer leur développement, les entreprises n'auront pas vraiment d'autres choix que de compter sur les banques et de recourir à l'endettement. Il ne faudrait donc pas que les conditions de crédit se resserrent. Malheureusement, la situation ne devrait guère s'améliorer en 2012 en raison de l'atonie de l'activité. La Commission européenne table sur une croissance de 0,5%, loin du 1,7% atteint en 2011.