Moody's maintient le triple A mais installe une épée de Damoclès sur la France

Par latribune.fr (avec agence)  |   |  363  mots
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L'agence de notation Moody's a annoncé ce jeudi le maintien du Aaa pour la France mais la note de la dette souveraine française pourrait être abaissée si les mesures prises par l'équipe de François Hollande est jugée insuffisante.

Moody's ne sanctionne pas la France... pour le moment. L'agence de notation a annoncé ce jeudi qu'elle laisse à la France son Aaa. Mais cette bonne nouvelle s'accompagne d'une mise en garde : la note française est placée sous "perspective négative", c'est-à-dire que Moody's se laisse quelques mois pour évaluer la politique du nouveau président de la République. "Au cours la seconde partie de l'année, et surtout après les élections législatives à venir, Moody's attend que l'actuel gouvernement donne une image plus claire de son programme", a prévenu l'agence de notation dans un communiqué publié ce mercredi. Traduction : il va falloir donner aux marchés des gages de sérieux.

La politique de François Hollande sera scrutée à la loupe

Pour conserver sa note, la meilleure possible pour une dette souveraine, Moody's estime que la France devra prendre des mesures budgétaires qu'elle jugera adéquates pour assainir ses finances. Les objectifs de François Hollande sont jugés quasiment similaires à ceux de son précédesseur Nicolas Sarkozy même si l'agence américaine note que le nouveau chef de l'Etat compte davantage sur la croissance pour retrouver l'équilibre budgétaire et réduire à la dette. 

Moody's estime en outre qu'une aggravation de la crise européenne qui obligerait par exemple la France à organiser un plan de sauvetage de ses banques pourrait aussi avoir une incidence sur la note de la France. L'évenutalité d'une telle dégradation se profile depuis la mi-février, lorsque l'agence a annoncé qu'elle assortissait la note française d'une "perspective négative".

Pour l'heure, Standard & Poor's est la seule agence sur les trois plus grandes à avoir abaissé la note de la France. Cette dégradation en janvier avait été intégré très tôt par les marchés, limitant les effets de cette annonce. Enfin Fitch, à ce jour, accorde encore à la France la note d'excellence mais l'associe elle aussi d'une perspective négative.

 

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