Avis de gros temps sur l'UMP

Par Jean-Christophe Chanut (avec AFP)  |   |  474  mots
François Fillon /Copyright Reuters
L'ancien Premier ministre François Fillon n'a pas attendu les législatives pour contester le leadership de Jean-François Copé sur l'UMP. Alain Juppé appelle au calme. Un congrès sera organisé en automne pour élire le nouveau président du parti.

On le pressentait depuis la défaite de Nicolas Sarkozy, le 6 mai, au second tour de l?élection présidentielle : la guerre des chef est déclarée à l?UMP. Et ce sans attendre les élections législatives des 10 et 17 juin. En interne, plusieurs cadres du mouvement s?inquiètent et demandent aux leaders de mettre leur ego de côté, du moins tant que "le troisième tour" n?est pas joué.

François Fillon fait un pas vers la présidence du mouvement.

C?est François Fillon qui a mis le feu aux poudres dans une interview au Figaro Magazine de cette semaine où il a il a ouvertement contesté l'autorité du secrétaire général du mouvement, Jean-François Copé, en regrettant que "depuis le départ de Nicolas Sarkozy, il n'y (ait) plus, à l' UMP , de leader naturel". En agissant ainsi, l?ancien Premier ministre, de nature discrète, fait ainsi un pas très clair vers une candidature à la présidence du parti, un poste "gelé" pendant le bail élyséen de Nicolas Sarkozy et qui doit être remis en jeu dans quatre à six mois.

Jean-François Copé, lui, feint l?indifférence, continuant d?appeler tout le monde à se mobiliser sur les législatives. D?ailleurs, pour resserrer les boulons, il organise samedi à Paris une réunion avec tous les cadres du parti. Pour sa part, Alain Juppé " père de l?UMP", qui a renoncé aux législatives et qui n?exclut pas de jouer un rôle d'arbitre dans la prochaine UMP si les choses devaient dégénérer, a appelé au "rassemblement, seule "condition", selon lui, d'une victoire de la droite en juin. Il a aussi fustigé les "paroles malencontreuses" de celui qui était encore son Premier ministre il y a quelques jours.

Le président ( UMP ) de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, est lui aussi monté au créneau pour demander aux responsables de son parti de consacrer toute leur énergie à la campagne des législatives, "la priorité absolue". Allié à l' UMP , le Nouveau centre, par la voix de son président, Hervé Morin, a également fixé juin comme seul horizon.

Un congrès à l'automne

Pour calmer le jeu, François Fillon a réfuté le terme de "guerre". "Ce n'est jamais mon vocabulaire", a dit l?ancien Premier ministre, déjà candidat à la présidence du RPR en 1999. Un chose est certaine, la "nouvelle UMP"qui naîtra à l?automne sera différente de la précédente, entièrement au service de Nicolas Sarkozy,  alors président de la République. Les "tendances" seront autorisées ? elle sont d?ailleurs prévues par les statuts mais n?ont réellement pas vu le jour -, seule façon pour l?ex-parti présidentiel de garder un semblant d?unité.