UMP et FN jouent à cours après moi que je t'attrape

Par jean-Christophe Chanut  |   |  428  mots
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Le bureau politique de l'UMP a appelé au "ni ni" (ni appel à voter à gauche ni appel à voter FN) dans les circonscriptions où la droite n'est plus présente. Certains élus UMP du Sud-Est songent à se désister en faveur du FN, contre l'avis de l'état-major parisien. Marine Le Pen, désigne les candidats PS et UMP qu'elle souhaite voir battus.

A droite, les lignes bougent et les choses commencent à partir dans tous les sens après le premier tour des législatives. Côté UMP, l'heure est à tenter de préserver l'unité du mouvement. Réunie en bureau politique extraordinaire, la direction de l'UMP a opté pour la règne du "ni-ni" (ni Front National ni Front Républicain) dans les circonscriptions où se jouera un duel FN-PS. Une façon d'appeler à voter blanc ou à s'abstenir...  Par ailleurs, l' UMP a demandé le maintien de "tous ses candidats" partout où ils sont qualifiés pour le second tour. Cette consigne de l' UMP connaît des ratés, certains candidats distancés par la gauche et le FN étant tentés de jeter l'éponge pour gêner le PS. C'est le cas de Roland Chassain, arrivé 3e dans la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône, qui a annoncé qu'il se retirait pour respecter sa position d'avant élection, à savoir "tous contre Michel Vauzelle" (PS).

Il pourrait être imité par Etienne Mourrut dans la 3e du Gard qui pourrait se retirer au profit de Gilbert Collard, le très médiatique avocat qui a rallié Marine Le Pen. Une attitude qui marque une sorte de cassure entre, d'une part, les élus UMP sur le terrain et les militants et, d'autre part, l'état-major parisien de l'UMP qui tente de colmater les brèches. D'ailleurs, selon un sondage Ipsos/Logica, 66% des électeurs UMP sont favorables à un accord de désistement entre un candidat de droite et un candidat FN quand il s'agit de faire battre la gauche. 34% y sont opposés...

Des députés UMP et PS dans le collimateur de Marine Le Pen

La présidente du FN est manifestement décidée à provoquer le plus de tiraillements possibles au sein de l'UMP afin d'accélérer la recomposition du mouvement fondé par Alain Juppé et peut-être susciter à terme de nouvelles alliances. Ainsi, Marine Le Pen a demandé à  ses candidats de se maintenir dans les 61 circonscriptions où ils peuvent se présenter au second tour, dont 32 triangulaires. Dans 6 circonscriptions où le FN n'a plus de candidat, elle a appelé à faire battre 2 PS (François Pupponi dans le Val-d'Oise et Jack Lang dans les Vosges) et.... 4 UMP accusés d'avoir maltraité le FN : Xavier Bertrand dans l'Aisne, Manuel Aeschlimann dans les Hauts-de-Seine, Nathalie Kosciusko-Morizet et Georges Tron dans l'Essonne. Même Nadine Morano, elle même, en Meurthe-et-Moselle est dans le collimateur du FN local... Les explication à droite, après le second tour dimanche 17 juin, risquent d'être houleuses.