Dépenses des ménages : les médicaments pèsent de plus en plus lourd

Par Fabien Piliu  |   |  288  mots
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Les prix des médicaments déremboursés progressent tandis que ceux dont la consommation est entièrement prise en charge par la Sécu reculent, constate l'Insee. Or, rigueur oblige, le nombre des médicaments déremboursés augmente...

Selon une étude de l'Insee dévoilée ce mercredi, hors dépenses hospitalières, la santé représente 10% des dépenses brutes de consommation des ménages, contre 8,9 % en 2000. Si les prix des médicaments suivent la même évolution qu'entre 2000 et 2010, la santé devrait voir son poids à nouveau progresser dans le caddie de la ménagère. Cette probabilité est forte, en raison de l'augmentation des déremboursements que la rigueur budgétaire impose à l'exécutif. Pour réduire le déficit chronique de la branche maladie de la Sécu, qui devrait s'élever à 6,7 milliards d'euros cette année, Marisol Touraine, la ministre de la Santé a déjà laissé entendre que des mesures seraient prises pour limiter le coût des dépenses de médicaments. De nouvelles vagues de déremboursements sont donc envisageables

Décalage entre prix bruts et prix nets

Ces déremboursements expliquent le décalage entre l'évolution des prix bruts et nets des médicaments. Entre 2000 et 2010, les prix bruts des médicaments ont diminué en moyenne de 1,8 % par an tandis que les prix nets augmentaient de 0,6% sur la période.Pour mémoire, le prix brut est le prix de marché hors remboursement de Sécurité sociale, le prix net correspond à la partie résiduelle du prix acquittée par le consommateur après prise en charge de tout ou partie du coût par la sécurité sociale, hors mutuelles. « Le taux de remboursement d'un médicament est déterminé en fonction du service médical rendu, et ce service peut faire l'objet d'une réévaluation périodique. Toutes ces mesures ont conduit à alourdir la part des dépenses restant à charge des ménages », explique l'Insee.