Réduction de la pauvreté : Martin Hirsch reconnaît s'être "planté"

Par latribune.fr  |   |  288  mots
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Martin Hirsch, l'ancien Haut-commissaire aux solidarités actives sous le gouvernement Fillon, a reconnu vendredi avoir échoué dans la réalisation de son objectif de réduire la pauvreté d'un tiers en cinq ans.

"Je reconnais m'être planté." C'est ainsi que Martin Hirsch, l'ancien Haut-commissaire aux solidarités actives du gouvernement Fillon a jugé son bilan. Celui qui a lancé le Revenu de solidarité active en 2009, mesure emblématique du quinquennat de Nicolas Sarkozy, s'était engagé à relever le défi de réduire la pauvreté d'un tiers en cinq ans.

Un échec criant mais assumé

Et échec il y a. Selon les derniers chiffres publiés par l'Insee, la pauvreté a atteint 14,1% en 2010, son plus haut niveau depuis 1997. Et ce n'est pas tout. Toujours selon l'Insee, près d'un enfant de moins de 18 ans sur cinq vivait en dessous du seuil de pauvreté cette année-là. Enfants qui contribuent pour près des deux tiers à l'augmentation du nombre de personnes pauvres, selon l'Insee.

Rendre leur argent aux pauvres

Mais Martin Hirsch assume être celui qui a demandé à Nicolas Sarkozy de s'engager sur la réduction de la pauvreté. Pour lui, on ne peut pas tout imputer à la crise. "Pourquoi ça a échoué?", s'est-il interrogé. Selon lui, "on avait prévu de prélever 1,5 milliard sur les riches pour le RSA (financé par une taxe sur les revenus financiers, ndlr), mais il y a eu un hold up, la moitié n'est pas allée dans la poche des plus pauvres", a-t-il expliqué. Il regrette que l'État n'utilise pas la totalité de l'excédent réalisé grâce à cette taxe pour la réduction de la pauvreté. Même si, par ailleurs, le taux de "non recours" au RSA reste élevé, faute d'information des bénéficiaires potentiels, "il faut qu'on restitue cet argent aux pauvres, auxquels il a été volé", a estimé l'actuel président de l'Agence du service civique.