Déficit budgétaire : des recettes fiscales surestimées par Bercy ?

Par latribune.fr  |   |  217  mots
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Bercy retient une hypothèse optimiste d'évolution spontanée des recettes fiscales pour 2013. Celles-ci progresseraient plus vite que le PIB, ce qui est en fait rarement le cas les années de stagnation

Le gouvernement, qui ne manquera pas d'être accusé de surestimer la croissance à venir 2013 (il retient le chiffre de +0,8%, alors que les conjoncturistes tablent plutôt sur une hausse dépassant à peine zéro), pourrait être attaqué sur un autre front. Est-il vraiment sincère dans son estimation des futures recettes fiscales ? Ne majore-t-il pas leur évolution spontanée ? Dans le rapport économique et financier, annexé au projet de loi de finances pour 2013, Bercy retient un chiffre très modéré, pour 2012, s'agissant de la croissance des recettes de l'Etat liée à la progression de l'activité économique. Très « conservateur », il estime l'éasticité de ces recettes à 0,6 : cela signifie que, pour 1% de hausse du PIB, les recettes augmenteraient de 0,6% en 2012. Jusque là, rien de contestable.
En revanche, Bercy met en avant un chiffre beaucoup plus élevé pour 2013, retenant une élasticité des recettes équivalent à 1,2, soit le double de l'évolution de 2012. Autrement dit, pour 1% de croissance, les rentrées fiscales progresseraient de 1,2.
En général, une telle élasticité supérieure à l'unité est constatée les années d'expansion économique. Or nul ne croit à une reprise en 2013. Nul doute que cette évaluation gouvernementale fera l'objet de débats.... Car, si la prévision du gouvernement s'avère erronée, le déficit budgétaire s'en trouvera accru d'autant.