Le patriotisme économique est de retour

Par Fabien Piliu  |   |  506  mots
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Benoît Hamon, le ministre délégué à la Consommation souhaite que l'origine des produits manufacturés soit plus claire. Un dispositif pourrait être intégré dans le projet de loi « consommation » que le ministre délégué portera au premier trimestre 2013.

A quand la voiture de Haute-Normandie, le presse-purée véritable de la Vallée d'Arve ? En attendant la publication du rapport de Louis Gallois, le commissaire général à l'investissement (CGI) sur la compétitivité et les décisions gouvernementales qui pourraient en découler, Benoît Hamon, le ministre délégué à la Consommation a décidé de faire jouer la corde sensible des ménages : les couleurs du drapeau, l'amour de leur région, voire de leur terroir.

« En se rapportant à une indication de provenance géographique, les consommateurs attendent d'un produit qu'il possède certains caractères liés au lieu de production. De nombreuses entreprises nationales protègent leur renommée par le biais des marques, que ce soit dans un cadre collectif ou individuel. Ces marques sont pour le consommateur la garantie d'une certaine constance et d'une qualité des produits. Elles peuvent aussi participer du choix du consommateur d'encourager la production locale », explique le ministre dans un communiqué.

L'actualité récente a toutefois montré certaines limites quant à l'indication de provenance géographique, et dans une certaine mesure, quant aux qualités attendues du produit par le consommateur, toutes ces caractéristiques dépendant de la seule volonté des titulaires des marques », poursuit-il.

Une information jugée peu claire

Estimant que ces limites peuvent altérer l'information que les consommateurs sont en droit d'attendre, Benoît Hamon souhaite que la question de l'extension des indications géographiques aux produits manufacturés soit posée. Elle pourra trouver réponse dans le projet de loi « consommation » que le ministre délégué portera au premier trimestre 2013.

« L'indication géographique constituant aussi un vecteur de développement économique et d'aménagement du territoire, le ministre souhaite que les régions puissent prendre toute leur part dans le débat mais aussi dans l'accompagnement des producteurs - artisans, industriels - qui voudront définir une indication géographique », explique le communiqué.

Un label existe déjà

En procédant ainsi, le gouvernement espère redonner de l'attrait aux produits made in France. Il s'inspire très largement des conclusions du rapport rédigé par le député UMP Yves Jégo et publié en 2010. Un an après la présentation de ce rapport, un label indiquant l'origine « France » des produits a été lancé en mai 2011. Créé par l'association Pro France qui fédère des entreprises et des organisations professionnelles, le label « Origine France Garantie » peut être demandé par toute entreprise produisant en France. Le principe retenu est le suivant : 50% a minima de la valeur ajoutée doit être française et le produit doit prendre ses caractéristiques essentielles en France. En clair, un produit fabriqué dans l'Hexagone qui respectera ces deux critères pourra obtenir ce label, que l'entreprise soit française ou non. En revanche, un produit fabriqué à l'étranger par un groupe tricolore qui a délocalisé une partie de sa production ne pourra l'obtenir.

Au premier semestre, le taux de couverture des importations sur les exportations s'élevait à 86,3%...