Moscovici sur les 3% de déficit public : "On ne peut pas le faire à moitié"

Par latribune.fr  |   |  264  mots
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Le ministre de l'Economie a jugé que la France fournissait un effort "historique" pour redresser les finances de l'Hexagone. Lors d'un forum économique à Berlin, il a estimé que la sacro-sainte barre des 3% de déficit constituait "une question de crédibilité".

C'était il y a deux jours seulement. Dans un entretien aux Echos, Pierre Moscovici arguait qu'il était "impératif" de tenir l'objectif des 3% de déficit public en 2013. Samedi, lors d'un forum économique organisé par le parti social-démocrate allemand (SPD), le ministre de l'Economie a renchéri. Et cette fois-ci, il a jugé cet objectif "indispensable".

Au pays de la chancelière allemande Angela Merkel, qui défend âprement une politique de rigueur à l'échelle de la zone euro, le ministre socialiste s'est montré ferme, d'après ses propos rapportés par l'AFP : "Il faut que nous passions de 5% de déficit (public) dans le PIB à 3% en un an. C'est indispensable. C'est une question de crédibilité (...). On ne peut pas le faire à moitié."

"Une ponction de 37 milliards d'euros sur un an"

Devant une assistance regroupant quelques grands patrons européens et le candidat SPD à la chancellerie, principal rival d'Angela Merkel dans l'opposition, Peer Steinbrück, il vanté l'effort "historique" de la France : "Rendez-vous compte de l'effort que ça représente pour l'économie d'accepter une ponction de 37 milliards d'euros sur un an."

Ce faisant, il n'a pu s'empêcher d'adresser une pique à Nicolas Sarkozy et aux précédents gouvernements de droite. Car pour le ministre de l'Economie, "il faut s'attaquer aux faiblesses structurelles de notre économie, qui n'ont pas été traitées sérieusement depuis de nombreuses années", a-t-il lancé. Et ce, avant, une fois encore, de rejeter le qualificatif "d'austérité" à la politique du gouvernement, qui ferait peser le coût des réformes sur les plus faibles.