Les entrepreneurs proposent aussi leur pacte de compétitivité

Par Fabien Piliu  |   |  650  mots
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Lors de la conférence annuelle des entrepreneurs qui se tient ce lundi à Bercy, Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie a reçu de la part des entrepreneurs une proposition de Pacte de Confiance Entrepreneurial (PCE). Il contient trois propositions intégrant une vingtaine de mesures. Ses ambitions sont les suivantes : mettre la culture entrepreneuriale au cœur du modèle éducatif et social, développer l'écosystème entrepreneurial français et dynamiser le financement des PME. Jérome Cahuzac, le ministre du Budget a déjà retoqué certaines des mesures présentées.

Louis Gallois n?est pas le seul à avoir des idées pour redresser la compétitivité de l?économie tricolore. Lors de la conférence annuelle des entrepreneurs qui s?est tenue ce lundi à Bercy, Pierre Moscovici, le ministre de l?Economie a reçu de la part des entrepreneurs une proposition de Pacte de Confiance Entrepreneurial (PCE), qui s'étendrait sur les dix prochaines années. Celui-ci contient trois propositions, chacune d?entre elles étant constituée d?une série de mesures.

Trois propositions, une vingtaine de mesures

La première proposition consiste à mettre la culture entrepreneuriale au c?ur de notre modèle éducatif et social. Comment? En reconnaissant à l'entrepreneuriat un rôle de «moteur de prospérité économique et sociale, et dans la création d'emplois». Elle plaide aussi pour une nécessaire valorisation de la réussite des entreprises françaises et des parcours de leurs entrepreneurs ainsi que pour l'intégration de la culture entrepreneuriale à tous les stades de l'enseignement. Espérons qu?ils aient mis en copie Vincent Peillon, le ministre de l?Education!
Intitulée «Développer l'écosystème entrepreneurial français», le deuxième proposition suggère de dispenser l'éducation et la formation permettant d'acquérir un état d'esprit d'entrepreneurial via la création d?un statut de l'entrepreneur, la mise en place d?un Small Business Act. Les entrepreneurs veulent également que la transmission soit conçue comme une phase de développement clé pour que l'entreprise et que se développe une culture de solidarité et de co-traitance. Systématiser le mentorat pour les entrepreneurs, simplifier et stabiliser le cadre législatif, réglementaire, fiscal sont également recommandés.

Dynamiser le financement des PME

La troisième proposition a pour objectif de dynamiser le financement des PME grâce notamment à une meilleure orientation de l'épargne des Français. Un point que partage Pierre Moscovici. Lors de l?ouverture de la conférence annuelle, le ministre de l?Economie a déclaré qu?il souhaitait que cette épargne soit détenue plus longtemps et fléchée vers les entreprises. Considérant que la classe politique n?était pas toujours au fait du quotidien des entrepreneurs, ceux-ci proposent également d'inviter chaque mois un ministre, un président de conseil régional ou général, un parlementaire, un haut fonctionnaire à passer un jour dans une PME pour comprendre et dialoguer.

Les politiques et les entrepreneurs parlent-ils la même langue ?

Interrogé sur ce point, ce décalage entre le monde réel des chefs d?entreprises et la perception que ces derniers accordent aux hommes politiques, Jérome Cahuzac, le ministre du Budget a été clair. «Le gouvernement compte de nombreux élus qui sont parfaitement au courant du quotidien des entrepreneurs des territoires. Je dois ajouter que la méconnaissance est bi-latérale. Les chefs d'entreprise connaissent aussi très mal les contraintes auxquelles doivent faire face les hommes politiques. Et ce n'est pas parce que nous sommes pas d'accord sur tout, que nous ignorons le fonctionnement d'une entreprise», a-il déclaré.

Jérome Cahuzac ne veut pas d?un Conseil National d'Orientation composé d'entrepreneurs

Quant à la suggestion de mettre en place un Conseil National d'Orientation composé d'entrepreneurs chargé de donner un avis sur l'impact économique des lois et décisions du gouvernement sur les entreprises, imitant le modèle allemand, le ministre du Budget a opposé une fin de non-recevoir polie et directe. «La France compte déjà un millier d?institutions qui donnent leur avis sur la politique de l?Etat. Les chefs d'entreprises ont déjà l?occasion de s?exprimer dans un certain nombre d?entre elles. Par ailleurs, en tant que ministre du Budget, j?estime que la création d?une nouvelle structure aurait un coût que nous préférons éviter de supporter actuellement», a expliqué Jérome Cahuzac.