L'Ile-de-France offre des billets d'avion à ses ultramarins endeuillés

Par latribune.fr  |   |  409  mots
Jean-Paul Huchon, le président PS de la région Ile-de-France. Copyright Reuters
Les ultramarins d'Ile-de-France aux revenus modestes vont bénéficier à partir de mi-2013 d'une aide pour payer un billet d'avion afin de pouvoir se rendre aux obsèques d'un proche parent dans leur territoire d'origine.

C?est une mesure qui va réjouir les franciliens originaires d?Outre-Mer. Les ultramarins d'Ile-de-France aux revenus modestes vont bénéficier à partir de mi-2013 d'une aide forfaitaire pour payer un billet d'avion afin de pouvoir se rendre aux obsèques d'un proche parent dans leur territoire d'origine. Le principe d'une enveloppe de 300.000 euros a été adopté vendredi lors de la séance budgétaire du conseil régional d'Ile-de-France, dans l'annexe consacrée aux transports.

600.000 ultramarins en Ile-de-France

D'un montant de 250 euros (Antilles, Saint-Martin et Saint-Barthélemy), 300 euros pour la Guyane, 350 euros pour la Réunion et les autres collectivités (Polynésie, Nouvelle-Calédonie, etc.), elle prendra la forme d'un remboursement a posteriori, sur présentation du billet d'avion, du livret de famille et d'un acte de décès. Le dispositif en détail fera l'objet d'un rapport-cadre début 2013 avec l'ambition de "le rendre opérationnel en juillet", a précisé Jean-Paul Huchon, le président PS de la région Ile-de-France où habitent quelque 600.000 ultramarins, dont 70% des Antillais et 30% des Réunionnais de l'Hexagone.

"Une première historique"

"Cette mesure était attendue depuis 50 ans, cette aide pour le deuil est une première historique", s'est réjoui Patrick Karam, conseiller régional UMP, chargé d'un rapport sur cette question après l'avoir portée au sein de l'assemblée régionale.

Pour l'heure, les agents de la fonction publique originaires des territoires d'Outre-Mer - et qui représentent 45% des agents des lycées franciliens - disposent d'un congé bonifié, autrement dit de la prise en charge d'un déplacement dans leur département. Mais tous les autres n'ont pas d'aide de cette ampleur qui puisse compenser l'éloignement et le coût des billets. Quand il était délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'outre-mer, sous Nicolas Sarkozy, Patrick Karam avait négocié des tarifs avec les compagnies aériennes. La plupart proposent des billets "deuil".

Environ mille personnes concernées

Enfin, cette aide régionale sera ouverte sous condition de ressources (à calculer avec le quotient familial) et pour le décès d'un ascendant (parents, grands-parents) ou d'un descendant (enfants, petits-enfants). Selon les premières estimations, un petit millier de personnes seraient susceptibles d'y avoir recours. "C'est une mesure socialement juste et de reconnaissance de la situation particulière des ces familles originaires de DOM", a déclaré Jean-Paul Huchon, dont l'un des grands-pères était martiniquais.