Pour les trois-quarts des Français, la suppression du CDI renforcera la précarité

Par latribune.fr  |   |  375  mots
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Alors que la négociation pour l'emploi reprend ce jeudi, 72% des Français estiment qu'il ne faut pas tirer un trait sur le CDI selon un sondage BVA. A leurs yeux et selon l'argument présenté par l'institut, cette suppression ne ferait que plonger les salariés en CDI dans la même précarité que ceux en CDD ou en intérim, sans que les précaires et les chômeurs en tirent bénéfice.

Ils y sont malgré tout attachés. D'après un sondage BVA publié jeudi, une écrasante majorité des Français (72%) juge qu'il ne faut pas supprimer le CDI "sous sa forme actuelle". Tandis que 26% veulent qu'il disparaisse. L'argument présenté aux sondés en faveur du maintien est que la suppression "ne ferait que mettre dans la même précarité" les salariés en CDI que les salariés en CDD ou en intérim, sans apporter "aucun bénéfice aux salariés précaires et aux chômeurs". A contrario, les partisans de la suppression du CDI avancent qu'elle permettrait aux personnes avec des emplois précaires "d'avoir plus de droits", tout en incitant les entreprises à embaucher plus facilement les chômeurs.

Dans le détail, les opposants à la disparition du CDI sont particulièrement nombreux dans les rangs des employés (89%) et des professions intermédiaires (80%). De même, cette suppression est largement boudée par 81% les CSP-. Elle l'est moins chez les inactifs, même s'ils sont tout de même 67% à se prononcer contre. A noter, que les sympathisants de gauche boudent aussi davantage cette disparition (78%) que les leurs homologues de droite (64%).

"Protéger les emplois existants"

Comment donc améliorer le marché du travail? Pour plus d'un Français sur deux (56%), la priorité est d'abord de "protéger les emplois existants" et d'"empêcher les entreprises de licencier facilement". Alors que les 42% restants jugent qu'au contraire, tout doit être fait pour que les entreprises puissent "embaucher et licencier facilement". Reste que cette idée, libérale, s'affiche en forte progression. Car comme le note BVA, seulement 27% adhéraient à ce précepte en 2005.

Sur ce point, ce partage d'opinion reflète les dissensions entre les syndicats et le patronat concernant la négociation sur l'emploi. Celles-ci, qui reprennent ces jeudi et vendredi, avec l'objectif de fluidifier le marché du travail en donnant plus de souplesse aux entreprises et de protection aux salariés.

Pessimisme pour la situation économique

Reste que globalement, les sondés affichent leur pessimisme sur l'avenir de la situation économique de l'Hexagone, puisqu'ils sont 67% à se dire "plutôt moins confiants" à ce sujet.

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