59.780 : c'est le nombre d'entreprises qui ont déposé le bilan en 2012

Par Fabien Piliu  |   |  541  mots
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La société Altares a recensé 59.780 défaillances l'année dernière. Le record de 2009 n'a pas été battu. Cette année-là, 62.300 entreprises avaient dû se résigner à déposer le bilan. L'industrie a bien résisté, le nombre de défaillances ayant même reculé de 1% par rapport à 2011.

Le record de défaillances n'a pas été battu en 2012. Selon la société Altares, 59.780 défaillances ont été observées l'année dernière, concernant au total 245.300 emplois. Un nombre qui a crû de 2,7% en un an, mais qui est surtout à comparer aux 62.300 défaillances déplorées en 2009, année au cours de laquelle la France a connu la récession la plus importante de son histoire depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Cette année-là, le PIB avait reculé de 2,6%.

Mais dans le détail, les entreprises de 1 à 5 salariés ont connu une année 2012 «compliquée», avec 26.500 procédures collectives, soit 10% de plus qu'en 2011. «Le dernier trimestre est plus sévère encore avec une augmentation de 17%», observe Altares. Les PME de plus de 50 salariés affichent, à l'inverse, une «vulnérabilité essentiellement concentrée sur le premier semestre». Au total, 482 d'entre elles ont connu un redressement ou une liquidation judiciaire en 2012, soit 18% de plus qu'en 2011, et 80 contre 98 ont bénéficié d'une sauvegarde soit 18% de moins qu'en 2011.

Des difficultés anciennes

Le nombre de redressements judiciaires ou de liquidations judiciaires prononcés sur des sociétés de plus de 15 millions d'euros de chiffre d'affaires recule de près de 9% en 2012 avec 145 ouvertures de procédures. Les deux tiers de ces grosses défaillances concernent essentiellement des manufacturiers et des grossistes. «Nombre d'entre eux présentaient des difficultés déjà anciennes; 20% n'avaient d'ailleurs pas publié de bilan depuis au moins 2009, signal généralement d'une volonté de masquer une situation délicate. 60% de ces grosses défaillances ne parvenaient pas à dégager une rentabilité sur leur coeur de métier. Le quart d'entre elles présentaient des fonds propres négatifs et près de la moitié une trésorerie négative», constate Altares.

Heureuse surprise, l'industrie a offert davantage de résistance que les autres secteurs. Les défaillances d'industriels reculent de 1% en 2012 après une baisse en 2011 et en 2010. En revanche, la plupart des autres secteurs ont souffert. C'est notamment le cas dans les services aux entreprises (+2,4%), le transport et la logistique (+11%), les métiers de l'information et de la communication (+15%), l'action sociale et santé humaine (+10%).

Fortes disparités géographiques

Si 2009 est le marqueur fort de l'épisode douloureux de la crise, toutes les régions avaient, depuis, entamé une diminution du nombre des défaillances sans pourtant retrouver les niveaux de 2007. Un constat qui exclut la Picardie. Cette région n'a cessé d'enregistrer chaque année une dégradation. En 2012, le nombre de défaillances a encore bondi de 12% pour atteindre un nouveau record de sinistres avec plus de 1.700 dépôts de bilan.

Sept autres régions ont enregistré des records de défaillances. Il s'agit de la Basse-Normandie (1.191 cas), la Haute-Normandie (1.367), le Centre (2.194), Midi-Pyrénées (2.571) et Languedoc-Roussillon (3.340). «Dans ces régions, le nombre de dépôts de bilan évolue peu depuis 2009 mais la hausse constatée en 2012, quoique contenue entre 2% et 5%, conduit à établir de nouveaux records de sinistralité», précise Altares qui note aussi la mauvaise orientation de Bourgogne (+12% à 1.416) et Champagne (+19% à 1.061).

À l'inverse, l'Alsace et la Bretagne font preuve d'une bonne résistance avec une baisse du nombre de dépôts de bilan respectivement de 1% et 2%.