Affaire Adidas : perquisition chez Bernard Tapie

Par latribune.fr  |   |  400  mots
Bernard Tapie. Copyright Reuters
Les policiers de la brigade financière ont perquisitionné les domiciles de Bernard Tapie et de Stéphane Richard, le patron de France télécom ce jeudi dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Crédit Lyonnais.

Coup d'accélérateur dans l'affaire Lagarde-Tapie. Les domiciles de Bernard Tapie et de Stéphane Richard, le PDG de France Télécom auraient été perquisitionnés ce jeudi par la brigade financière, selon une source proche du dossier, confirmant une information du Monde. Une procédure qui cible les conditions dans lesquelles a été réglé le contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais concernant la vente litigieuse d'Adidas par la banque en 1993.

Le parquet de Paris a élargi le cadre de l'enquête

Ces perquisitions ont pu avoir lieu car mercredi, le parquet de Paris a autorisé les trois juges du pôle financier parisien en charge de l'enquête, Serge Tournaire, Guillaume Daïeff et Claire Thépaut, à élargir leur champ d'action au "faux", "détournement de fonds publics", et complicité et recel de ces délits.

Pour rappel, une information judiciaire contre X avait été ouverte à Paris le 18 septembre dernier sur la décision de Bercy de recourir à un arbitrage visant spécifiquement les chefs d'"usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit au préjudice du Consortium de réalisation (CDR)". Celui-ci est soupçonné d'avoir agi en faveur de Bernard Tapie. Le tribunal arbitral, instance privée, avait condamné en juillet 2008 le CDR, gérant le passif du Crédit Lyonnais, à verser à l'homme d'affaires 285 millions d'euros d'indemnités, dont 45 millions à titre de préjudice moral (400 millions d'euros avec les intérêts).

Christine Lagarde bientôt convoquée

Par ailleurs, une enquête est ouverte devant la Cour de Justice de la République (CJR) contre la patronne du Fonds monétaire international (FMI), qui était ministre de l'Economie au moment des faits. Christine Lagarde devrait prochainement être convoquée par la CJR en tant que témoin assisté ou mise en examen. Et à l'époque, Stéphane Richard n'était autre que son directeur de cabinet.

Nicolas Sarkozy éclaboussé ?

Enfin, cette enquête pourrait bien embarrasser Nicolas Sarkozy. Selon des informations du Monde, le juge Gentil en charge de l'affaire Bettencourt - dans laquelle l'ancien président de la République est témoin assisté - aurait transmis une copie des agendas de l'ancien locataire de l'Elysée. Et il s'avère qu'entre 2007 et 2008, Nicolas Sarkozy aurait reçu Bernard Tapie à de nombreuses reprises...

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