Année 2012 très maussade pour le commerce extérieur tricolore

Par Fabien Piliu  |   |  417  mots
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Certes, le déficit commercial n'a pas dépassé le record établi en 2011. Toutefois, à 67,2 milliards d'euros, il symbolise la perte de vitesse du made in France sur les marchés étrangers. Les exportations se sont essoufflées malgré le niveau relativement faible de l'euro.

C'est une bien maigre consolation. En 2012, le déficit commercial s'est élevé à 67,2 milliards. Etabli à 74,2 milliards, le record de 2011 n'a pas été battu malgré une envolée de la facture énergétique. L'année dernière, celle-ci a augmenté de 7 milliards à 69 milliards.

Malgré ces chiffres absolument désastreux, qui symbolisent la perte de vitesse de l'industrie tricolore depuis le début des années 80, le gouvernement tente de sauver les apparences.

Un pari audacieux

« Ces chiffres, en nette amélioration pour la première fois depuis 2009, s'expliquent par une croissance des exportations françaises (+3,2%) couplée à une stabilité de nos importations (+1,3%) », explique Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur qui s'est fixé pour objectif d'équilibrer la balance commerciale des produits manufacturés à la fin du quinquennat.

En effet, si la ministre se réjouit de la croissance des exportations, elle a sans doute oublié que celles-ci avaient bondit de 8,4% l'année précédente... Pourtant, les entreprises françaises ont pu bénéficier de la faiblesse de l'euro face au dollar pendant une bonne partie de l'année.

Le Grand large ne fait plus peur aux entreprises

Un point positif est toutefois à noter. « En 2012, le principal soutien à la croissance des exportations vient des pays tiers (+8,1 %, après +8,8 %), alors que les ventes ralentissent fortement vers l'Union européenne (+0,3 %, après +7,2 %). Vers l'UE, les ventes s'essoufflent vers l'Allemagne, ainsi que vers les nouveaux entrants (NEM) et fléchissent vers les pays de l'Europe du Sud. S'agissant des pays tiers, les exportations accélèrent fortement vers les Etats-Unis, dans un contexte de vigueur de l'activité et de dépréciation de l'euro face au dollar en moyenne sur l'année. Elles sont également très dynamiques vers l'Asie, grâce notamment au bond des livraisons aéronautiques », observent les Douanes.

En revanche, les ventes marquent le pas vers l'Afrique, en particulier celles de produits agricoles et aéronautiques. Le repli se poursuit vers le Proche et Moyen-Orient, principalement vers l'Iran.

L'aéronautique et le spatial à l'affiche

Sur le plan sectoriel, les livraisons aéronautiques et spatiales rebondissent, affichant un bond de 18,3 %, après une quasi-stabilité de +0,6 % en 2011. Les exportatins de produits pharmaceutiques, qui représentent l''essentiel des ventes de produits de santé augmentent de 13,1% après un repli de 6,6% en 2011.

Parmi les secteurs en perte de vitesse, citons, sans surprise, l''industrie automobile dont  les ventes ont reculé de 5,1%, après avoir augmenté de 6,2 % en 2011.

Petit rappel, le dernier excédent commercial remonte à 2002. Il s'élevait à 3,5 milliards d'euros.