
C'est une petite consolation pour Nicole Bricq. Ce jeudi, la ministre du Commerce extérieur ne devrait pas annoncer un nouveau déficit record de la balance commerciale. Celui-ci s'est élevé à 67,4 milliards, assez loin des 74,2 milliards observés en 2011. Un montant record après quasiment neuf années de hausses successives. Le dernier excédent commercial date de 2002. Il s'était élevé à 3,5 milliards d'euros.
Pour réussir son pari d'équilibrer la balance commerciale des produits manufacturés à la fin du quinquennat, la ministre peut toujours se pencher sur le sujet du soutien public à l'export. Un soutien que les entreprises ne plébiscitent pas vraiment. Selon un sondage réalisé par l'IFOP pour les opérateurs spécialisés du commerce international (OSCI), seuls 39% des dirigeants d'entreprises considèrent le système comme efficace, un tiers seulement le juge clair, compréhensible et adapté au contexte économique actuel. Ils sont 42% à le juger mal articulé entre opérateurs publics et privés.
Un exportateur sur deux est un primo-exportateur
Résultat, 78% des chefs d'entreprise se chargent eux même de la commercialisation de leurs produits à l'exportation. «La construction d'un système français qui a mobilisé des moyens publics importants par tous les gouvernements successifs n'a pas répondu à l'attente des entreprises, note l'OSCI qui constate leparadoxe suivant: plus l'entreprise a de l'ancienneté à l'export et plus sa taille augmente, plus elle recourt à des prestations d'appui. «Ce sont donc les entreprises les plus expérimentées et les plus performantes à l'export qui font le plus appel aux dispositifs de soutien, par opposition aux primo-exportateurs et exportateurs irréguliers», explique l'OSCI.
Pour mémoire, la moitié des 95.000 exportateurs sont des primo-exportateurs...
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