Croissance : le gouvernement a été trop optimiste pour 2013 et 2014

Par Fabien Piliu  |   |  279  mots
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La Commission européenne vise une croissance de 0,1% cette année et de 1,2% en 2014. Ces niveaux d'activité rendent caducs les objectifs de réduction de déficit public.

On se doutait que l'exercice 2013 serait compliqué. On ne savait pas encore que l'année 2014 le serait également. La Commission européenne a indiqué vendredi qu'elle tablait sur une croissance de 0,1% cette année et de 1,2% en 2014. Ce rebond de l'activité serait certes encourageant mais il serait bien insuffisant pour atteindre l'objectif de réduction de déficit public à 3% du PIB que le gouvernement visait en... 2013. Cet objectif ne serait pas tenu cette année, puisque le déficit public atteindrait 3,7% du PIB selon Bruxelles.

Jusqu'à présent, le gouvernement envisageait une croissance de 0,8% et de 2% de l'économie en 2013 et en 2014. Des prévisions qui apparaissent bien optimistes au regard des chiffres de la Commission européenne. En outre, toujours selon Bruxelles, le chômage devrait continuer à croître pour atteindre 10,7% de la population active cette année et 11 % l'an prochain.

De nouveaux efforts attendus

Dans ce contexte, l'économie française devra faire encore davantage d'efforts que ceux déjà prévus par la loi de programmation. Celle-ci tablait sur une augmentation très limitée de 0,4% de la dépense publique. Une telle diète est déjà inédite. La dépense publique a progressé de 2% par an tout au long des années 2000... Le gouvernement peut également choisir de relever le niveau des prélèvements obligatoires pour gonfler ses recettes fiscales. Pour des raisons électorales, il y a fort à parier que l'exécutif choisisse de mixer ces deux solutions avec sagesse et un dosage précis. Des coupes trop brutales dans les dépenses de l'Etat ou une forte hausse de la fiscalité auraient inévitablement des effets négatifs sur la croissance.