Pour Lamy, le "GPS" de Montebourg a "quelques problèmes"

Par latribune.fr  |   |  376  mots
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Le directeur général sortant de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a dénoncé vendredi le pessimisme ambiant dans l'Hexagone et a fustigé la politique économique d'Arnaud Montebourg, pourfendeur de la mondialisation.

"Je pense que la France a des tas d'atouts pour s'en sortir, simplement, elle ne les voit pas." Tels sont les mots du directeur général de l'OMC Pascal Lamy, ce vendredi matin sur les antennes de BFM TV et RMC Info . "La solution de la croissance, c'est la compétitivité", a affirmé l'ancien commissaire européen en soulignant la nécessité de réformes structurelles profondes. "C'est faisable. Simplement, pour faire ça, il faut une perspective, il faut avoir envie de le faire", a-t-il dit à l'adresse de l'exécutif.

"Le GPS d'Arnaud Montebourg est détraqué"


"Une partie du problème vient que, disons, le GPS des Français est un peu détraqué", a poursuivi le directeur général sortant de l'OMC. Et "s'il y a un exemple de GPS qui à mon avis a quelques problèmes, c'est lui", a-t-il poursuivi alors qu'il était interrogé sur le ministre du Redressement productif. Rappelons que ce dernier avait déclaré en octobre dernier que "le bilan du libre-échange mondial proposé par l'OMC [était] un désastre".

"Il n'a pas les bons chifrfes en tête"

"Je pense qu'il n'a pas les bons chiffres en tête", a continué Pascal Lamy. "Quand on regarde l'économie française dans le monde tel qu'il est, les problèmes qu'il met en avant - c'est-à-dire, c'est la faute à la concurrence des Chinois - ça n'est pas ça", a poursuivi Pascal Lamy. "C'est vrai que les Chinois sont payés cinq fois moins que les Français, mais les Chinois sont cinq fois moins productifs que les Français et comme ce qui compte, c'est la productivité horaire, il ne faut pas en déduire que les Chinois font du dumping social", a-t-il expliqué.

"La globalisation a des bons côtés"

"Les Français, a poursuivi Pascal Lamy, considèrent qu'ils sont une espèce d'îlot de bonheur provisoire dans un monde de catastrophes, ça n'est pas la bonne perspective". "On ne peut pas en déduire que si la France a des problèmes, c'est le monde qu'il faut changer"."Cette globalisation, elle a des bons côtés et des pas bons côtés. Il y a en qui s'en sortent."