Août 2013 ressemblera-t-il à août 2003 ? Pour le moment, les caprices de la météo ne présagent en rien l'épisode caniculaire meurtrier qui avait institué la journée de solidarité pour financer la dépendance. Tantôt travaillé, puis laissé au libre choix des employeurs en accord avec les partenaires sociaux (souvent en sacrifiant une journée de RTT), le lundi de Pentecôte devrait rapporter près de 2,448 milliards d'euros cette année. Depuis son institution en 2004, cette journée a rapporté à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) près de 18,6 milliards d'euros.
Trop-perçu?
Peu de choses face au chantier de la dépendance ? Pas réellement, puisque de l'aveu même de Michèle Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées, cette enveloppe n'est pas entièrement utilisée. Dans une interview au Parisien, la ministre explique : "il est vrai que tout n'est pas dépensé sur les 2,4 milliards collectés chaque année (...) mais ces euros tombent dans une réserve". Et de se défendre: "contrairement à ce que disent quelques esprits chagrins, cet argent n'est pas détourné de son but, il va bien aux personnes âgées et handicapées". Pour la ministre, les trop-perçus constatés jusqu'à maintenant sont en fait des décalages entre "la décision et l'exécution". En 2012, ce trop-perçu s'était réduit à 100 millions d'euros, et Michèle Delaunay espère faire mieux en 2013.
Et pourtant, le CNSA devrait percevoir des revenus supplémentaires avec la mise en place, en avril, de la contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (CASA). Cette taxe de 0,3% qui touche les retraites, les pensions d'invalidité et les préretraites des personnes assujetties à l'impôt sur le revenu doit ainsi rapporter 450 millions d'euros cette année, et 600 millions d'euros en 2014. De plus, le ministère songe à étendre la journée de solidarité aux professions libérales et aux artisans.
Entre allocations et subventions...
D'après le CNSA, la collecte de 2012 (2,39 milliards d'euros) a permis d'aider, les personnes âgées à hauteur de 1,434 milliard d'euros, et les handicapés pour 956 millions d'euros. Dans le détail, on distingue plusieurs types d'aides. Une allocation directe aux personnes touchées : 478 millions d'euros pour l'allocation personnalisée à l'autonomie (personnes âgées) et 621 millions pour la prestation de compensation du handicap. Une autre partie de ce budget a été versée aux organismes médico-sociaux d'accueil (932 millions d'euros pour les établissements accueillant les personnes âgées, et 311 millions d'euros pour ceux qui reçoivent des handicapés). Enfin, 48 millions d'euros ont été dévolus à des travaux de modernisation de ces établissements.