75% : la part d'étudiants français prêts à partir travailler à l'étranger

Par Marina Torre  |   |  521  mots
Une vue de New-York - Copyright Reuters
Les étudiants français sont bien plus nombreux que leurs homologues d'autres pays parmi les plus riches de la planète à se dire prêts à quitter le pays si une opportunité de carrière se présentait, selon un sondage publié le 4 juillet.

Les jeunes Français sont-ils vraiment si nombreux à vouloir quitter la France? Les débats suscités par cette tribune publiée dans le New York Times quelques mois après celle de Libération par un entrepreneur français, Félix Marquardt, qui incitait les jeunes à quitter le pays, a relancé le débat. Le 4 juillet, Universum, cabinet de conseil en recrutement, publiait un sondage qui semble confirmer qu'en effet, les Français sont plus nombreux que leurs camarades d'autres pays à être prêts à quitter le pays.

"Si l'on vous proposait un emploi à l'étranger, partiriez-vous volontiers ?"

Dans le cadre de cette enquête, la question suivante était posée : "si l'on vous proposait un emploi intéressant à l'étranger, partiriez-vous volontiers ?" Les trois quarts des étudiants français ayant répondu au questionnaire déclarent qu'ils partiraient sans hésiter, quel que soit le pays. Et la réponse n'a rien d'une évidence puisque ce niveau est bien plus élevé que dans les autres pays ayant participé à l'étude (12 pays de l'OCDE). Globalement, les étudiants étrangers ne sont que 61% à faire la même réponse.

Les jeunes Français interrogés, issus d'écoles de commerce et d'universités, se disent d'ailleurs plus prompts à partir à l'étranger que dans une autre ville dans leur propre pays, pour un emploi similaire. Ainsi 47% des sondés seraient tout à fait prêts quitter l'Hexagone alors qu'un tiers seulement partirait sans hésiter dans une autre grande ville française (et 7% dans une petite ville).

Le rêve anglo-saxon...

S'ils partaient, ils iraient de préférence dans les pays anglo-saxons (Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada et Australie). Viennent ensuite des pays non anglophones avec en tête l'Allemagne. A l'inverse, pour l'ensemble des étudiants étrangers sondés, la France se positionne à la 6e place des pays les plus attractifs. Ce sont avant tout les étudiants américains, allemands et britanniques qui sont attirés par l'Hexagone.

14% d'expatriés de 25 à 35 ans en plus en cinq ans

Les chiffres de cette enquête sont bien sûr à mettre en perspective, puisqu'ils sont fondés sur des déclarations. Seuls éléments de comparaison disponibles pour la France : le recensement consulaire - non obligatoire - répertoriant les expatriés. Globalement, depuis 2000, leur nombre a très fortement augmenté, de 60% en tout. La pyramide des âges révèle que, sur un peu plus de 1,6 millions d'expatriés recensés en 2012, les personnes âgées de 26 à 40 ans sont légèrement moins nombreuses que les 41-60 ans. La première tranche comptait 392.791 personne en 2012 contre 415.614 pour la seconde. Quant à savoir si les jeunes français ont davantage fait leurs valises récemment... une enquête menée par RTL et le Nouvel Observateur en avril signalait qu'en 5 ans, le nombre de jeunes de 25 à 35 ans établis hors de nos frontières a grimpé de 14%.

 

Plus largement, même sans emploi à la clé, 27% des étudiants seraients prêt à quitter la France selon le cabinet Deloitte et l'Ifop.  Autrement dit, partir, beaucoup en rêve, de plus en plus le font, mais ils restent encore relativement peu nombreux à l'avoir fait.