Sur la conjoncture, Hollande et les Français ne se comprennent pas

Par Ivan Best  |   |  373  mots
François Hollande, interviewé le 14 juillet, évoque une amélioration de la situation de l'économie
Les derniers indices donnent plutôt raison à François Hollande, qui perçoit une amélioration de la conjoncture. Mais tant que l'emploi ne progressera pas, que le chômage ne reculera pas franchement, les Français n'y croiront pas. C'est à ces conditions qu'ils veulent bien entendre parler de reprise

Et si François Hollande avait raison? Les derniers indicateurs conjoncturels publiés donnent à penser que la situation économique de la France s'améliore, ainsi que le répète le chef de l'État, depuis le 14 juillet. L'indice PMI, qui donne la température à venir de l'industrie s'est franchement amélioré en juin. Ce vendredi, on a appris que la production industrielle avait enregistré, au cours du deuxième trimestre,  sa plus forte hausse depuis début 2011. L'OCDE confirme par ailleurs un redressement en Europe. Du coup, les craintes sur les recettes fiscales peuvent s'apaiser: les chiffres publiés ce vendredi donnent à penser que le trou a cessé de se creuser. Même si le déficit public sera plus proche des 4% du PIB cette année que des 3% initialement annoncés: à cet égard, les jeux sont faits.

Hollande parle en expert

Mais les Français ne l'entendent pas ainsi. On leur dit que François Hollande croit à la reprise, et ils ne voient rien qui puisse y ressembler. Et ils n'ont pas tort. Il s'agit simplement d'un malentendu. Le chef de l'exécutif  et les électeurs ne parlent pas de la même chose. Quand il évoque une reprise, le président de la République parle en expert de l'économie. Ceux-ci voient, effectivement, comme lui, une amélioration de la situation, qui se dessine petit à petit.

Les Français n'y croient pas

En revanche,  pour l'immense majorité des électeurs, ce qui se passe actuellement n'a rien à voir avec le mot "reprise". Ils entendent par là une situation de croissance suffisante pour créer des emplois et faire reculer franchement le chômage. Quand ils apprendront que leur voisin, leur cousin, aujourd'hui chômeur, a retrouvé un job, ils voudront bien croire en une quelconque reprise. Rien de tel aujourd'hui. L'emploi, dont on connaîtra le 14 août la situation au deuxième trimestre, est, au mieux, stable. Le chômage ne va donc pas reculer de sitôt

Aujourd'hui, il n'y a donc rien d'étonnant à voir que 85% des électeurs ne croient pas François Hollande, quand il parle de reprise. C'est tout simplement qu'elle n'est pas encore là. Et que nous risquons de l'attendre encore de longs mois: