Moscovici et les niches fiscales : "Il faut faire l’inventaire, c’est mieux qu’augmenter les impôts"

Par latribune.fr  |   |  432  mots
Le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici était l'invité de Jean-Jacques Bourdin ce matin sur RMC.
Le ministre de l'Economie a annoncé sur RMC que le déficit public français sera légèrement supérieur à la prévision cette année (3,7% du PIB), et a fait le point sur plusieurs mesures économiques en cours, dont la fiscalité touchant les ménages.

 Si François Hollande a promis une "pause fiscale", peu nombreux sont les Français qui y croient. 79% d'entre eux estiment ainsi que les impôts vont continuer d'augmenter. Alors, Pierre Moscovici veut faire la chasse aux niches fiscales plutôt que d'accentuer le niveau de taxation déjà en vigueur. "Les niches fiscales, c'est 70 milliards d'euros, ça fait longtemps qu'on dit qu'il faut faire l'inventaire, et c'est mieux qu'augmenter les impôts" a déclaré le ministre de l'Economie ce mardi matin sur RMC/BFM TV.

Le déficit public supérieur à 3,7% fin 2013

Le ministre a également saisi l'opportunité de cette interview pour annoncer que le déficit public sera légèrement supérieur aux prévisions à la fin de l'année. "Nous n'avons pas souhaité ajouté de la rigueur à la croissance.Le déficit sera donc supérieur à 3,7% fin 2013" a-t-il déclaré.Le ministre de l'Économie et des Finances a précisé qu'une croissance économique de 0,1% cette année était "un minimum". "La France à qui on promettait la récession est en train de rebondir" a-t-il assuré.

Il y aura l'an prochain plus de deux tiers d'économies dans l'effort budgétaire prévu pour réduire le déficit public et une hausse nettement moins forte des prélèvements obligatoires que les six milliards d'euros prévus jusqu'alors, a dit le ministre.

La Commission européenne a reporté de deux ans, à fin 2015, l'obligation pour la France de ramener son déficit public sous 3% du PIB, ce qui doit permette au gouvernement de relever son objectif de déficit fin 2014, jusqu'alors prévu à 2,9%. Pierre Moscovici a confirmé que la nouvelle trajectoire des finances publiques permettrait d'atteindre le nouvel objectif fixé par la Commission européenne.

La taxe à 75% plafonnée

D'autre part, alors que l'exécutif vient de décider de remettre la taxe à 75% sur le tapis, Pierre Moscovici confirme simplement : "les entreprises qui payent des rémunérations de plus d'un million d'euros seront affectées par cette taxe". Plus largement, sur la fiscalité des entreprises, il considère que "quand vous baissez le coût du travail vous créez de l'emploi", et affirme "Nous avons voulu mener une politique de compétitivité. Je suis en désaccord avec l'idée qu'on avantage les entreprises au détriment des ménages"..

Pierre Moscovici doit dévoiler mercredi la prévision de croissance pour 2014 et des premiers éléments du projet de loi de finances pour l'an prochain lors d'une conférence de presse. Le texte sera ensuite présenté en conseil des ministres le 25 septembre prochain.