"Parfois, j'ai l'impression que c'est pas Bernard Tapie mais Ben Laden qu'on cherche " (Tapie)

Par latribune.fr  |   |  568  mots
Dans un entretien accordé aux Echos, Bernard Tapie affirme avoir en face de lui "l'appareil d'Etat, un Etat socialiste qui, au nom de la justice et de la morale, bafoue en toute conscience les principes élémentaires du droit." (Crédits : (c) Copyright Thomson Reuters 2013. Check for restrictions at: http://about.reuters.com/fulllegal.asp)
Dans un entretien accordé aux Echos, l'homme d'affaires est revenu sur les allégations de Valeurs actuelles concernant le "cabinet noir" de l'Elysée, ou encore la ristourne du fisc de plusieurs dizaines de millions d'euros dont il aurait bénéficié grâce à Eric Woerth, selon Libération. Sans langue de bois.

Bernard Tapie est un cogneur qui a pour habitude de rendre coup pour coup. Dans un entretien accordé à nos confrères des Echos, l'homme d'affaires est revenu sur les allégations de Valeurs actuelles concernant le cabinet noir de l'Elysée, ou encore la ristourne du fisc dont il aurait pu bénéficier grâce à Eric Woerth, selon Libération. Et l'ancien patron d'Adidas ne met pas d'eau dans son vin.

  • La ristourne fiscale de Woerth ? " J'ai donc payé 7 millions d'euros d'impôts en trop"

Il y a dix jours, le quotidien Libération a affirmé que l'ex-ministre du Budget, Eric Woerth, aurait fait une fleur fiscale à l'homme d'affaires, d'un montant compris entre 53 et 83 millions d'euros, dans le cadre de l'arbitrage Adidas.

Ce à quoi Bernard Tapie répond que :

Les impôts liés à l'arbitrage ont été payés sur la base imposée par l'administration fiscale et contrôlés au plus haut niveau de Bercy (...) Qu'avaient-dit ces experts mandatés (les représentants du cabinet d'avocats Francis Lefebvre) non pas par moi mais par les liquidateurs ? Que mes indemnités n'étaient pas assimilables à des dommages et intérêts. Elles ne pouvaient donc pas relever de l'impôt sur les sociétés mais de la fiscalité sur les plus-values (...) J'ai donc payé 7 millions d'euros en trop.

  •  Claude Guéant : "Il s'y connaît en fiscalité comme moi en numismatique"

Concernant le coup de main que lui aurait donné l'ancien ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, lorsque celui-ci était secrétaire général de l'Elysée via l'organisation de plusieurs réunions en vue de s'assurer que l'arbitrage rendu dans le cadre de l'affaire Adidas lui soit favorable, Bernard Tapie rétorque que :

Claude Guéant (...) s'y connaît en fiscalité comme moi en numismatique. Quand il était secrétaire général de l'Elysée, s'il est intervenu, cela ne pouvait pas être pour influencer la décision de Bercy.

Pour rappel, Claude Guéant est mis en examen dans cette affaire "pour escroquerie en bande organisée".

  • Le "cabinet noir" de l'Elysée : "S'ils avaient trouvé quoi que ce soit, rassurez-vous, ça aurait fait la Une de certains journaux"

Interrogé sur les allégations de Valeurs actuelles qui a prétendu la semaine dernière qu'à l'Elysée, un cabinet noir avait été mis sur pied afin d'accomplir des recherches illégales pouvant mettre directement en cause Nicolas Sarkozy, notamment dans l'affaire Tapie. Ce dernier a affirmé que :

S'ils avaient trouvé quoi que ce soit, rassurez-vous, ça aurait fait la une de certains journaux. Que la gauche cherche à nuire à Nicolas Sarkozy, je n'ai pas attendu cette information pour m'en rendre compte.

  • "Parfois, j'ai l'impression que c'est pas Bernard Tapie mais Ben Laden qu'on cherche"

Concernant ses chances d'obtenir justice, l'homme d'affaires estime qu'elles sont toujours bonnes, même s'il affirme avoir en face de lui "l'appareil d'Etat, un Etat socialiste qui, au nom de la justice et de la morale, bafoue en toute conscience les principes élémentaires du droit."

S'étonnant des moyen mis en oeuvre dans cette affaire, il conclut en confiant que :

Parfois j'ai l'impression que c'est pas Bernard Tapie, mais Ben Laden qu'on cherche.

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