Bernard Cazeneuve dénonce le "poujadisme fiscal"

Par latribune.fr  |   |  423  mots
Bernard Cazeneuve juge que le légitime débat sur le niveau des prélèvements obligatoires ne doit pas effacer un principe fondamental: celui du consentement à l'impôt, qui est consubstantiel à la République" / Reuters.
Le ministre chargé du Budget, Bernard Cazeneuve, a appelé les Français à "sortir de la fièvre pour sortir de la crise" dans une tribune publiée par le journal Le Monde, ce vendredi. Un texte dans lequel il fustige l'extrême-droite et le poujadisme fiscal.

La crise n'excuse pas tout. Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, ce vendredi 15 novembre, Bernard Cazeneuve appelle les Français à "sortir de la fièvre pour sortir de la crise". Le ministre chargé du Budget y fustige "l'extrême droite", "le poujadisme fiscal" et "une certaine haine" qui est selon lui "à l'œuvre" en France.

"Ces dernières semaines, des violences inacceptables se sont produites, que nous devons condamner sans faiblesse", a insisté le ministre faisant notamment références aux cassages des portiques écotaxe. "Avec des destructions de radars routiers - qui sauvent pourtant tous les jours des vies humaines-, avec la perturbation de cérémonies républicaines, avec l'insulte raciste à l'encontre d'une ministre, une certaine haine est à l'œuvre, et prospère sans contrôle sur la Toile."

> L'écotaxe, un rêve d'économiste, un cauchemar pour le fiscaliste.

Une tribune publiée alors que le Haut-commissariat des Droits de l'homme de l'ONU s'est publiquement inquiété, ce vendredi, des attaques racistes dont a été victime la ministre de la Justice, Christiane Taubira dans le magazine d'extrême-droite Minute.

Ces "abus totalement inacceptables perpétrés à l'encontre d'une responsable politique connue en raison de sa couleur de peau sont une manifestation claire de la montée du racisme, de la xénophobie et de l'intolérance à l'encontre des minorités ethniques ou religieuses et des migrants dans de nombreux pays européens", a insisté l'agence de l'Organisation des Nations unies.

> Minute, beaucoup de bruit, peu de lecteurs, mis en redressement judiciaire.

Trois défis à relever

Dénonçant le "poujadisme fiscal qui vient parfois alimenter cette violence", Bernard Cazeneuve a estimé que "le légitime débat sur le niveau des prélèvements obligatoires ne doit pas effacer un principe fondamental: celui du consentement à l'impôt, qui est consubstantiel à la République".

Côté dépenses, il appelle à mettre "résolument le cap sur les économies, pour redonner confiance en l'État et aux entreprises" et à mobiliser "les administrations, les élus et les citoyens sur cet objectif salutaire qui confortera nos services publics et notre protection sociale".

Pour Bernard Cazeneuve, les trois premiers défis à relever restent "le redressement des comptes et de l'appareil productif" et la défense de "la République" qui "a toujours compté des ennemis, du côté de l'extrême droite (...) Notre troisième défi est celui de la réhabilitation de l'Europe (...) défendons-la, elle aussi, contre toutes les démagogies et tous les populismes".