La consommation collaborative gagne du terrain en France

Par Giulietta Gamberini  |   |  344  mots
48 % des Français pratiquent la consommation collaborative de manière régulière.
Un Français sur deux pratique désormais l'échange de biens et de services entre particuliers. Un phénomène qui se développe au rythme de la crise et du développement technologique. Ses deux principaux ressorts : l'envie d'améliorer son pouvoir d'achat, mais aussi la confiance dans un nouveau modèle économique.

Revendre son canapé sur Internet, acheter un nouveau sac en vide-grenier, partir en vacances en covoiturage et dans un appartement échangé avec un particulier… : des comportements jusqu'à il y a quelques temps assez « marginaux », mais qui deviennent de plus en plus courants. Avec la crise et la généralisation d'internet, la consommation collaborative se répand : elle est désormais pratiquée de manière régulière par 48 % des Français, alors que 32% songent à s'y mettre, selon les résultats d'une étude publiée jeudi par l'Observatoire de la confiance du groupe La Poste. Les réfractaires ne sont plus que 20%.

Les plus enthousiastes sont les femmes, les personnes de moins de 50 ans, les adeptes des réseaux sociaux… mais aussi les familles nombreuses et les membres d'associations. Si l'envie d'accroître son pouvoir d'achat est sans doute la principale cette nouvelle tendance, une vision « alternative » de la consommation participe aussi de ce phénomène : donner aux objets une seconde vie, créer des liens avec d'autres particuliers, expérimenter…

Véhicule d'optimisme

Bien que le besoin de sécurisation persiste, voire reste un des freins principaux au développement de ces pratiques (avec l'attachement à la propriété et les obstacles logistiques), la consommation collaborative dévoile un lien étroit avec la confiance, montre l'étude.

Si moins de la moitié de l'ensemble des personnes interrogées se montrent optimistes face à l'avenir, celles qui pratiquent la consommation collaborative le sont davantage que les autres, notamment sur la capacité des Français d'être solidaires entre eux et la reprise économique du pays. Les adeptes du troc vont jusqu'à exprimer une plus grande confiance vis-à-vis d'institutions telles les collectivités locales et l'Union européenne.

La pratique semble destinée à se développer et pourrait même dessiner un nouveau modèle économique, selon l'Observatoire de la confiance. Non seulement 51% de ses adeptes comptent s'y consacrer davantage, mais 74% d'entre eux considèrent ces changements de comportement comme durables. 59% pensent qu'ils auront un poids de plus en plus important sur leurs achats.