Bernard Arnault : “Arnaud Montebourg est un soutien de l’économie“

Par latribune.fr  |   |  538  mots
Bernard Arnault, le patron de LVMH, indique que son groupe a payé l'an dernier plus d' "un milliard d'euros" d'impôts en France.
Le patron de LVMH a salué ce mardi l’action du ministre du Redressement productif. Il a réprouvé au passage le niveau élevé de fiscalité des entreprises en France et soutenu l’ouverture des magasins le soir sur les Champs Elysées.

"La France a besoin de vous", avait lancé Arnaud Montebourg au patron de LVMH lors d'une visite des ateliers Vuitton au printemps. Des louanges auxquelles Bernard Arnault répond ce mardi par ses propres compliments à l'attention du ministre du Redressement productif. Mais au-delà de l'échange de politesses, le milliardaire français n'en reste pas moins critique, notamment en matière de fiscalité des entreprises.

"Il a l'appui d'un certain nombre de chef d'entreprise, aussi curieux que ça puisse vous paraître. "

Interrogé sur BFM Business ce mardi, le patron de LVMH a ainsi déclaré, à propos du satisfecit adressé par Arnaud Montebourg :

"Je suis tout à fait heureux qu'Arnaud Montebourg ait reconnu aussi publiquement l'apport de LVMH à la France. D'ailleurs Arnaud Montebourg est un soutien de l'économie. Sur bien des domaines, il a l'appui d'un certain nombre de chefs d'entreprise, aussi curieux que ça puisse vous paraître. "

Réduire la fiscalité pour développer l'esprit d'entreprise

Le chef d'entreprise a vanté les "3.000 emplois créés en France chaque année" grâce à l'activité de son groupe dont les recettes - 28 milliards d'euros l'an dernier - sont réalisées à 90% à l'étranger. L'occasion de glisser que son groupe paie "plus de 50% de ses impôts en France", ce qui représentait "plus d'un milliard d'euros" en 2012.

Jugeant qu'il fallait "développer l'esprit des entrepreneurs parce que seul les entrepreneurs peuvent créer des emplois, il ne faut pas compter sur les emplois publics", Bernard Arnault a glissé que l'une des clés, pour cela, serait, notamment que leurs entreprises "paient un peu moins d'impôt".

En revanche, pas un mot sur ses finances personnelles, bien sûr, ni sur de l'enquête ouverte en Belgique à propos de l'une de ses sociétés.

Des salariés raccompagnés en taxi

Le chef d'entreprise a par ailleurs embrayé sur le travail nocturne sur les Champs Elysées, à propos de Sephora, l'une des enseignes de son groupe récemment contrainte par la justice à fermer ses portes après 21h00. Il a émis des regrets à ce propos, affirmant que "les salariés qui sont tous volontaires se sont vus refuser la possibilité de travailler le soir", et ce notamment parce qu'ils bénéficiaient de conditions avantageuses comme une hausse de 25% du salaire par rapport au tarif de jour et qu'en outre :

" On les raccompagne tous en taxi chez eux  le soir".

Sur ce dossier, Bernard Arnault a également critiqué l'inter-syndicale "Clic-P" à l'origine des  procédures judiciaires controversées sur le travail de nuit et le dimanche. Il l'a accusée d'agir  "uniquement pour des raisons financières" car elle en auraient retiré de l'argent.

Plus largement, sur l'ouverture la nuit, il a estimé qu'empêcher l'ouverture nocturne des magasins sur l'artère parisienne revenait à en faire un "trou noir" et que cela risquait de pousser les touristes vers d'autres grandes villes comme Londres.

La succession

Enfin, interrogé sur sa succession, alors que le nom de deux de ses enfants, Delphine ou Antoine est souvent évoqué, le milliardaire a déclaré :

"On verra qui sera le plus compétent, de mes enfants ou de mes autres collaborateurs, dans un avenir, je l'espère le plus lointain, pourra me succéder."