Des signes de reprise en zone euro, l'UE en ordre dispersé

Par latribune.fr  |   |  848  mots
La France et l'Espagne amorcent un rebond de leurs productions industrielles, alors que la Suède et la Hongrient sont sur les chapeaux de roue. C'est moins clair en revanche du côté du Royaume-Uni, qui semble marquer le pas.
La publication d'indicateurs encourageants en France et en Espagne fait renaître l'espoir d'une reprise de la zone euro. Le reste de l'UE quant à elle montre des signes contradictoires.

La zone euro serait-elle véritablement sur la voie de la reprise ? Il est encore trop tôt pour l'affirmer. Mais quelques signes venus de France et d'Espagne qui voient leurs productions industrielles rebondir, sont encourageants, après quelques indicateurs positifs en provenance d'Allemagne, plus habituels. Quant au reste de l'Union européenne, les indicateurs récents sont plutôt contradictoires.

  • La zone euro relève peu à peu la tête

La France sort de son marasme

La production industrielle est repartie à la hausse en novembre (+1,3%) après un repli de 0,5% en octobre, a annoncé vendredi l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Ce rebond repose toutefois en grande partie sur un effet exceptionnel, à savoir la remise en route d'une raffinerie arrêtée pour maintenance, selon l'Insee. Le redressement est donc particulièrement important dans la cokéfaction et le raffinage (+22%). La seule production manufacturière progresse elle beaucoup plus légèrement, de 0,2%.

Au-delà de cette timide progression de l'industrie, la Banque de France est venue doper ce léger regain d'optimisme vendredi, en confirmant son estimation d'une croissance de 0,5% du produit intérieur brut au quatrième trimestre 2013.

Les annonces de la Banque de France comme de l'Insee vont dans le sens des prévisions du gouvernement, qui estime la croissance française sur l'ensemble de l'année dernière à 0,1% voire 0,2%. Il prévoit pour 2014 une accélération, à 0,9%; année pour laquelle les entrepreneurs attendent une "nette accélération de leurs affaires", selon la Banque de France.

Des signes encourageants en Espagne

La production industrielle en Espagne a rebondi de 2,6% sur un an en novembre, selon l'institut national de statistiques. C'est sa plus forte progression depuis trois ans en rythme annuel, grâce à un effet de base positif, celle-ci étant au plus bas un an auparavant. En dehors d'un léger soubresaut en septembre, c'est la première fois que la production industrielle espagnole progresse depuis deux ans.

Il ne faut cependant pas crier victoire trop tôt, même si l'économie espagnole, dans un trou d'air depuis l'éclatement de sa bulle immobilière en 2008, a connu une timide croissance de 0,1% au troisième trimestre.

En effet, la sortie de la récession n'est pas encore assez marquée pour que l'économie espagnole crée suffisamment d'emplois pour résorber un chômage qui culminait toujours à près de 26% fin septembre. "Il n'y a pas encore beaucoup de signes en faveur d'une reprise", explique Ben May, analyste chez Capital Economics, cité par Reuters. Au quatrième trimestre, les analystes estiment que la production industrielle devrait rester stable par rapport au trimestre précédent.

  • Signes contradictoires en dehors de la zone euro

Cela bouge aussi du côté des partenaires européens qui n'ont pas adopté la monnaie unique, en bien comme en mal. Les deux données les plus impressionnantes de l'Union européenne, hors zone euro, viennent de Suède et de... Hongrie.

La Suède sur les chapeaux de roue

En novembre, le royaume scandinave a connu sa plus forte progression industrielle depuis 15 mois à 5,7% sur un mois, et 3,5% en rythme annualisé, selon la Banque de Suède. Un bond qui semble devoir perdurer puisque les carnets de commande des entreprises se sont repris à la fin de l'année 2013, augurant d'une bonne poursuite de l'activité ces prochains mois. Certains économistes parlent même de véritable reprise après une succession de chiffres peu encourageants.

Confirmation de la reprise tirée par la production en Hongrie

Quant au pays magyar, il a vu sa production industrielle progresser de 5,8% en novembre sur un an, selon des chiffres provisoires publiés par le bureau des statistiques (KSH). En glissement annuel, le trublion de l'Europe enregistre ainsi son sixième mois de hausse de la production industrielle.

Mais tout n'est pas rose non plus. La chute des importations en novembre trahit en effet une contraction de la demande intérieure. Même si elle a eu pour effet de faire s'accroître l'excédent commercial du pays.

Signes de fatigue au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni n'a pas profité, quant à lui, de ces mouvements positifs à la fin de l'année 2013. La production industrielle du pays a progressé de 2,5% l'an dernier, selon l'office national des statistiques. Toutefois, le mois de novembre a été marqué par une activité industrielle au point mort. Ce alors que la production industrielle d'octobre a elle-même été revue à la baisse avec une progression de seulement 0,3% sur un mois, contre une estimation de 0,4%.

Selon les analystes interrogés par l'AFP, la croissance du PIB britannique devrait pâtir de ce ralentissement, mais celui-ci devrait être compensé par une bonne tenue des services. Les prévisions font état d'une solide expansion de 0,8% du PIB au quatrième trimestre. Dans l'ensemble, tirée par l'activisme de la Banque d'Angleterre, qui a massivement soutenu les marchés financiers, le crédit et le secteur immobilier, l'économie britannique a rebondi de manière spectaculaire depuis début 2013. Bien que de nombreux économistes craignent l'apparition d'une nouvelle bulle immobilière notamment.