Hollande jugé "réformiste", "courageux", "ultralibéral", "soumis"...

Par latribune.fr  |   |  597  mots
Hollande a séduit la tête de son parti et s'est attiré les encouragements du centre. Mais les critiques ont plu à l'extrême gauche, à droite et à l'extrême droite. (Photo : Reuters)
Les réactions au tournant-social démocrate de François Hollande ont été nombreuses parmi les responsables politiques. Les soutiens viennent essentiellement du Parti socialiste en plus de quelques encouragements au centre.

Le positionnement "social-démocrate" assumé par François Hollande aurait pu provoquer quelques réactions surprenantes dans la classe politique. Finalement, hormis un soutien de principe de l'UDI de Jean-Louis Borloo au pacte de responsabilité, il n'en aura rien été, chacun restant dans une position de soutien ou d'opposition classique. Revue de détail.

Tantôt trop libéral, tantôt pas assez...

Les critiques les plus sévères à gauche sont venues sans surprise de Jean-Luc Mélenchon, le leader du Parti du Gauche, qui a accusé le président de la République de faire le jeu du Medef.

Et pourtant, cette idylle supposée entre François Hollande et le patron des patrons n'est pas de nature à adoucir les attaques en provenance de l'UMP. Ainsi son président Jean-François Copé s'est il fendu d'un réquisitoire à l'encontre du président de la République. En clair, après avoir réclamé des baisses d'impôts, les annonces de mardi ne sont pas suffisantes.

"Pensez-vous vraiment, monsieur le président, qu'une baisse hypothétique de 10 milliards d'euros des charges d'ici trois ans est à la hauteur de l'enjeu pour redonner de la compétitivité aux entreprises françaises?" s'est-il interrogé, déplorant l'absence de calendrier, "vital pour les entreprises".

Quant à la présidente du Front National Marine Le Pen, elle a critiqué l'absence de protectionnisme économique et le positionnement européen du président de la République. D'après elle, "François Hollande ne change pas de cap" dans "conférence de soumission totale aux dogmes européistes", "c'est le cap de l'ultralibéralisme".

Soutien du bout des lèvres au centre et dans la majorité

Finalement, François Hollande se sera principalement attiré les louanges des ténors du parti socialiste et un timide soutien des leaders centristes.

Malgré quelques critiques ces derniers jours, sur le positionnement en faveur d'une politique de l'offre, notamment de la député socialiste du Doubs Barbara Romagnan dans les Echos, le président s'est attiré les louange du socialiste Jean-Pierre Bel.

Le président du Sénat a en effet salué "l'offensive courageuse (...) dans la bataille de l'emploi, fondée sur un contrat social ambitieux entre les pouvoirs publics, les entreprises et les salariés et sur un effort poursuivi de simplification."

Même son de cloche du côté du patron du PS, Harlem Désir, qui a salué "le grand compromis social pour la croissance et l'emploi", répondant à ce qui prétendent au tournant libéral de François Hollande que c'est bel et bien "une politique de gauche qui est menée".

Jean-Louis Borloo s'est quant à lui déclaré prêt à soutenir le Pacte de responsabilité, estimant que le chef de l'État avait "confirmé ses aveux du 31 décembre dernier, notamment le fait d'avoir nié l'ampleur de la crise économique et sociale" et s'est dit satisfait de cette "prise de conscience". Mais selon lui, l'horizon 2017 pour les mesures annoncées, au demeurant imprécises, n'est pas suffisant.

Enfin, le président du MoDem François Bayrou a constaté "le tournant".

"Il a enfin évoqué la nécessité de réformes structurelles profondes pour que le pays puisse se replacer dans le dynamisme qui n'aurait jamais dû cesser d'être le sien", a-t-il dit. "Il s'est placé verbalement dans la ligne de la politique réformiste que la situation de la France exige", s'est-il encore félicité.