Pacte de responsabilité : Hollande répond à Gattaz

Par latribune.fr  |   |  510  mots
"Le dialogue social ne peut pas reposer sur des oukazes", a répliqué Jean-Marc Ayrault. (Photo : Reuters)
En déplacement aux Etats-Unis avec François Hollande, Pierre Gattaz a rejeté l’idée de contreparties au pacte proposé par le président de la République. Après Jean-Marc Ayrault et des élus de tout bord, c’est au tour du président de la République de réagir.

C'est la réponse du berger à la bergère. Interdit lundi de conférence de presse par l'Elysée, Pierre Gattaz a évoqué les contreparties que l'exécutif comptait réclamer aux entreprises dans le cadre du Pacte de responsabilité, rejetant l'idée même de contrepartie. 

"Aujourd'hui, quand j'entends parler de contreparties dans le pacte, j'entends aussi des gens qui me disent : "On va vous contraindre, on va vous punir, on va vous mettre des pénalités." Il faut arrêter ce discours qui est insupportable."

Conscient du côté sensible des propos de Gattaz, François Hollande a tenu sa ligne politique. "Des engagements, les entreprises doivent également en prendre au niveau approprié pour créer de l'emploi, améliorer la formation professionnelle, localiser des activités, développer les investissements", a déclaré le président de la République lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

L'ironie d'Ayrault

Plus tôt dans la journée, Jean-Marc Ayrault avait également répondu au patron du Medef, estimant que "le dialogue social ne peut pas reposer sur des oukazes". Devant les caméras de télévision, Ayrault n'a manqué d'ironie.

"Quand il [Gattaz] sera revenu en France, [je souhaite qu'il] rencontre le plus vite possible les organisations syndicales comme c'était prévu, pour engager le dialogue social(....) Je pense que le décalage horaire parfois peut causer des problèmes..."

Les politiques de tout bord n'ont pas manqué de réagir sur le sujet.

  • Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche)

"[Pierre Gattaz] nous a tiré dans le dos, à nous les Français. Son comportement dans de telles circonstances est inacceptable. On ne va pas à l'étranger profiter d'un voyage présidentiel pour critiquer un président de la République quel qu'il soit."

  • Bruno Le Roux (PS)

"Comment est-ce possible pour les Français d'imaginer que nous fassions un effort pour la compétitivité de nos entreprises sans qu'elles veuillent favoriser l'apprentissage et l'emploi? Je regrette cette façon archaïque qu'a le patronat de vouloir aujourd'hui bloquer un dialogue social sur lequel le pays a tout à gagner."

  • Christian Jacob (UMP)

"Je suis content du moment de lucidité du Medef. Il faut arrêter de réfléchir à des contreparties, il faut baisser les charges et ne pas inventer de nouvelles contraintes pour les entreprises."

  • François de Rugy et Barbara Pompili (EELV)

"Nous essayons d'avoir une logique partenariale mais le Medef est dans la vieille politique, a du mal à sortir de sa logique d'opposant. Le gouvernement devra donc lui fixer les contreparties."

  • Laurent Baumel (PS)

"On a le sentiment que le patron des patrons se comporte en patron de la France. J'attends du président de la République qu'il ait une parole forte sur cette question. Nous n'obtiendrons pas un bon compromis dans la soumission."

  • Eric Woerth (UMP)

 "Il ne peut pas y avoir de contreparties, il a raison. Baisser les charges des entreprises ça n'est pas faire un cadeau, c'est juste leur donner la possibilité d'être plus compétitives."