Le déficit public a dérapé encore plus que prévu en 2013

Par latribune.fr  |   |  421  mots
Pierre Moscovici, ministre de l'Economie s'était engagé sur les 3% de déficit
Annoncé initialement à 3% du PIB, le déficit public a atteint en fait 4,3% de la richesse nationale, selon les calculs de l'Insee. Le ramener à 3,6% cette année ne sera pas aisé

Le déficit public de la France a atteint 4,3% du PIB en 2013, selon les calculs de l'Insee. Ce chiffre, a été publié par l'institut de statistiques ce lundi matin.

Initialement, lors de la présentation du projet de loi de finances, le gouvernement avait prévu de ramener le déficit à 3% du PIB, limite fixée par le traité de Maastricht. Mais cet objectif a été petit à petit repoussé, la France ayant obtenu un report de deux ans pour atteindre les 3% de déficit (la dernière prévision était donc de 4,1% du PIB pour 2013). François Hollande avait fait campagne, en 2012, sur le thème du sérieux budgétaire d'une forte réduction des déficits, ramené dans les clous de Maastricht dès 2013. Objectif manqué, largement.

Les recettes manquent à l'appel

Ce chiffre de 4,3% du PIB confirme la difficulté évidente de redresser les comptes en période de basse conjoncture, à coup de hausses d'impôts. Celles-ci ont pour effet de réduire encore la croissance, et donc les recettes fiscales. C'est ce qui s'est passé en 2013: les recettes ont manqué l'appel, creusant le déficit.

Alors que le gouvernement Ayrault a accru les impôts à hauteur de près de deux points de PIB, les recettes des administrations publiques ont vu leur progression ralentir en 2013. En valeur, elles ont progressé de 3,7%, contre +3,3% en 2012. En dépit de la fin de l'exonération des heures supplémentaires, les rentrées de cotisations sociales n'ont augmenté que de 2,8% en 2013, contre +3,1% en 2013.

Les impôts qui croissent le plus vite sont ceux frappant le revenu et le patrimoine (+5,4%), en ligne avec les hausses décidées par le gouvernement.

Au total, les recettes des administrations publiques ont augmenté de 34,5 milliards d'euros, soit moins que les hausses d'impôt décidées. C'est donc comme si l'économie avait été totalement à l'arrêt, alors que le PIB a augmenté de 0,3% en volume, soit + 1,3% en valeur. Autrement dit, cette légère croissance n'a été accompagnée d'aucune hausse spontanée des recettes fiscales, ce qui a de quoi inquiéter Bercy.

Des dépenses contenues

Côté dépenses, la tendance est plutôt ralentissement. Pour l'ensemble des administrations, elles ont progressé de 2% en valeur, soit une hausse limitée à 0,7% en volume. C'est moins ce qui était prévu dans le programme de stabilité transmis à Bruxelles en avril 2013 (le chiffre retenu était alors de +0,9%).

C'est donc bien en raison d'un manque de recettes fiscales que le déficit a dérapé l'an dernier.