Patrimoine : Benguigui désavouée par la Haute autorité de la transparence

Par latribune.fr  |   |  378  mots
Lundi en milieu d'après-midi, aucun commentaire n'avait pu être obtenu auprès de la ministre sur les déclarations de la Haute Autorité. (Photo : Reuters)
La ministre avait démenti les accusations de la presse selon lesquelles elle aurait menti sur son patrimoine à la Haute Autorité pour la transparence.

C'est un peu l'affaire passée sous silence en ces temps de remaniement ministériel. Et pourtant, l'affaire a de quoi faire jaser. Lundi, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a relevé "un doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité" des déclarations de patrimoine de la désormais ex- ministre de la Francophonie Yamina Benguigui. Bref, elle aurait menti.

Omission d'actions détenues dans une société belge

Selon plusieurs médias français, l'ancienne ministre aurait omis de déclarer lors de sa déclaration de patrimoine en avril 2013 qu'elle détenait des actions dans une société anonyme de droit belge, G2. La vente en janvier 2014 de ses parts lui aurait rapporté 430.000 euros, selon l'hebdomadaire Marianne, qui se fonde sur un document enregistré au greffe de Bruxelles.

Les parts auraient dû être déclarées dés 2008

Yamina Benguigui affirme avoir vendu ces parts en février 2013 pour un euro, mais ajoute qu'"à la suite d'une préconisation de l'administration fiscale", elle a dû modifier l'opération de cession de ses parts et que c'est en janvier 2014 que les parts ont été finalement cédées. Selon la Haute Autorité, elle aurait même dû déclarer ces parts dès 2008 quand elle est devenue adjointe à la mairie de Paris, même si cela n'était pas un délit à l'époque.

Jusqu'à dix ans d'inéligibilité

La période visée porte sur 2012, 2013 et 2014. S'ils sont confirmés, les manquements de l'ex-ministre sont passibles de trois ans de prison, 45.000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité. Lundi en fin d'après-midi, celle qui était ministre de la Francophonie jusque hier a démenti toute "fraude" ou "enrichissement personnel". 

La Haute autorité pour la transparence dans son rôle

La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a été créée en 2013 à la suite de fausses déclarations de l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, affirmant qu'il n'avait pas de compte bancaire en Suisse. Cette affaire avait provoqué une tempête politique au sein du gouvernement de gauche et conduit à la démission de ce ministre, pourfendeur à son poste des fraudes fiscales et qui a finalement admis avoir possédé un compte à l'étranger.