Du papier à la carte à puce : la nouvelle vie du ticket resto

Par Tiphaine Honoré  |   |  522  mots
Avec la fin du ticket resto papier, le salarié pourra régler son repas au centime près. (Photo : DR)
Le décret pour la dématérialisation du chèque déjeuner entre en vigueur aujourd’hui. Un changement qui devrait avoir quelques conséquences sur la pause du midi.

Terminés les carnets de tickets que l'on sort du sac après le déjeuner, ou chez le primeur. Place au paiement par carte à puce ou même par Smartphone. Une petite révolution pour les 3,5 millions d'employés qui l'utilisent en France.

Des économies pour les salariés

Avec ce nouveau système, le salarié sera facturé au centime près. Un bon moyen de regagner un peu de pouvoir d'achat. En effet, les restaurateurs n'ont - en théorie - pas le droit de rembourser la différence lorsque le repas coûte moins cher que la valeur du ticket. Finie aussi la perte de temps à chercher sa monnaie avant de retourner travailler.

La dépense quotidienne reste plafonnée à 19 euros. Une limite que certains utilisateurs jugent trop basse suivant leur lieu de travail.

L'avantage majeur réside dans la possibilité de faire opposition en cas de perte ou de vol. Si sa carte disparaît, le détenteur peut la bloquer et en réclamer une nouvelle. Au moment de son utilisation, il faut également composer un code secret. 

Moins de souplesse

L'aspect moins positif de la dématérialisation pour l'utilisateur, c'est qu'il ne pourra plus se servir de son ticket resto le dimanche et les jours fériés. A moins de travailler ces jours là, une fonction automatique de blocage du paiement sera mise en place.

Terminés aussi les chèques déjeuners donnés aux enfants, au conjoint ou à n'importe qui d'autre. La carte sera nominative. Régler une partie de ses courses devient également impossible, excepté pour les plats cuisinés, les produits laitiers ou les fruits et légumes.

Une procédure simplifiée pour les entreprises

Du côté des entreprises, la démarche administrative devient plus rapide. La société n'aura plus à distribuer les carnets à chacun de ses salariés ou à faire le compte des jours dus. Toutes les cartes seront créditées en 48H.

Les restaurateurs devraient également recevoir les paiements plus rapidement. Le délai est censé passer de cinq semaines à quelques jours. Pourtant, certains membres de la profession ont déjà annoncé leurs réticences. En cause, les taux de commission, qui ne leur seraient pas profitables.

Les organisations SNARR, SNRTC et SNRPO estiment au contraire qu'ils seront "quatre fois supérieurs aux taux de circuit de remboursement lent des titres papiers et avoisinent dix fois les taux pratiqués pour les cartes bancaires". Bien que les trois syndicats soient favorables à la carte à puce, ils appellent leurs adhérents à ne pas signer de contrat avec les organismes émetteurs tant que des tarifs "acceptables" n'auront pas été établis.

Une évolution en douceur

Si la version numérique est lancée ce mercredi, sa généralisation devrait prendre cinq à sept ans. Une première période de cohabitation entre le papier et la puce va avoir lieu. D'abord parce que salarié comme employeur ont encore le choix d'utiliser l'ancien procédé. Ensuite parce que le nouveau système n'est pas à l'abri de problèmes techniques.



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