Michel Sapin veut renégocier la baisse du déficit avec Bruxelles

Par latribune.fr  |   |  339  mots
"Ce n'est pas la France qui arrive à genoux, en demandant, en implorant, non, c'est pas ça, c'est l'intérêt commun de l'Europe de trouver le bon rythme, le rythme adapté à la situation", a tenté de convaincre le fraîchement nommé ministre des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin. (Photo : Reuters)
Le nouveau ministre des Finances a expliqué vouloir ralentir le rythme de la réduction du déficit public à Bruxelles.

Ce n'est pas vraiment une surprise, François Hollande l'a déjà évoqué du bout des lèvres. Le ministre des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin, a annoncé jeudi à demi-mot qu'il allait renégocier avec Bruxelles le rythme de réduction du déficit public.

Objectif non tenu

Pour rappel, l'objectif initial était de passer sous la barre des 3% de déficit public en 2013, puis en 2015, grâce un deuxième délai. Il y a peu, Bruxelles avait tapé du poing sur la table et prévenu que l'objectif ne pourrait pas être atteint.

L'annonce d'un déficit public à 4,3% du produit intérieur brut en 2013, contre 4,1% attendus, la semaine dernière est venue contredire les pronostics de l'exécutif, qui répétait à qui voulait l'entendre que les objectifs seraient tenus.

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Ralentir le rythme

"Les objectifs sont des objectifs que nous tiendrons, cela fait partie du cap, il n'est pas question de changer de cap", a martelé au micro de France Inter le fraîchement nommé ministre des Finances. Mais pour lui, on peut très bien changer le rythme de la marche tout en gardant la même direction:

"C'est le chemin, c'est le rythme lui-même qui sera discuté dans un intérêt commun. Ce n'est pas la France qui arrive à genoux, en demandant, en implorant, non, c'est pas ça, c'est l'intérêt commun de l'Europe de trouver le bon rythme, le rythme adapté à la situation".

Dans les faits, la marge de manœuvre s'annonce étroite. Car la Commission européenne s'était déjà montrée très sévère, début mars. Elle exigeait alors plus de coupes dans les dépenses, et la mise en place de réformes drastiques pour relancer la compétitivité. Des sanctions avaient été évoquées, même si en réalité, cela est peu probable.

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