Vote de confiance : sur qui pourra compter Manuel Valls ?

Par latribune.fr  |   |  452  mots
Certaines grandes figures de l'aile gauche du PS, comme Henri Emmanuelli, menacent de s'abstenir si le Parlement n'est pas appelé à se prononcer sur le pacte de responsabilité.
Le Front de gauche et les écologistes ne se sont pas encore décidés. Certains socialistes restent partagés. Néanmoins, il est très improbable que le nouveau gouvernement Valls n'obtienne pas la majorité.

Pour le vote de confiance mardi, Manuel Valls devra composer avec l'opposition éventuelle du Front de gauche et l'abstention possible des écologistes. Mais cela ne devrait pas l'empêcher d'obtenir la majorité, à moins d'une rébellion d'au minimum 50 députés PS.

Le Front de gauche et les écologistes encore indécis

A droite, sans surprise, l'UMP (199 députés) et l'UDI (29 députés en l'absence de Jean-Louis Borloo) voteront contre la confiance. Des exceptions sont toujours possibles: l'UMP Frédéric Lefebvre a ainsi indiqué qu'il n'avait pas encore décidé de son vote.

A gauche, les dix députés du Front de gauche décideront mardi matin s'ils voteront également contre, comme le préconise leur chef de file André Chassaigne, ou s'ils s'abstiendront. Idem pour les 17 députés écologistes qui ne se prononceront pas avant mardi matin.

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Manuel Valls comptera donc avant tout sur le vote des députés socialistes (291 dans l'hémicycle) et des radicaux de gauche (17) pour avoir une majorité nette.

Une mutinerie socialiste peu probable

Pour autant, pas trop d'inquiétudes en vue. Si une centaine de députés socialistes ont signé un texte exigeant "un contrat de majorité" avec Manuel Valls, nombre d'entre eux ont déjà indiqué que, malgré tout, ils voteraient la confiance. L'incertitude porte seulement sur quelques figures de l'aile gauche du PS, comme Henri Emmanuelli qui menace de s'abstenir si le Parlement n'est pas appelé à se prononcer spécifiquement sur le pacte de responsabilité.

Mais il faudrait l'abstention d'au moins 50 à 60 députés socialistes, un nombre peu probable, pour que le gouvernement n'obtienne pas la confiance.

Pour rappel, Michel Rocard (en 1988), Édith Cresson (en 1991) et Pierre Bérégovoy (en 1992), qui ne disposaient pas d'une majorité absolue à l'Assemblée, avaient eux préféré renoncé à poser la "question de confiance", procédure prévue par l'article 49.1 de la Constitution mais qui n'est pas obligatoire pour un nouveau gouvernement.

Un atout : aucun député socialiste n'est devenu ministre

Le 3 juillet 2012, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault avait obtenu une majorité de 302 voix contre 225, sachant que les écologistes avaient voté pour et que le Front de gauche s'était abstenu. Vingt-sept députés socialistes n'avaient, par ailleurs, pas pu prendre part au vote car la plupart étaient devenus membres du gouvernement, et ne disposaient ainsi plus de droit de vote en attendant que leurs suppléants prennent leurs fonctions.

Cette fois-ci tous les socialistes devraient pouvoir prendre part au vote car aucun député n'est devenu ministre à la faveur du remaniement. Bref, si le vote ne sera probablement pas une consécration, son suspense est faible.