Un quart des ETI est contrôlé par des étrangers

Par Fabien Piliu  |   |  479  mots
Dans l'industrie, le salaire annuel moyen versé dans les ETI sous contrôle étranger s’élève à 42.700 euros, contre 36.700 euros dans les ETI contrôlées par des Français
Selon une étude le l'Insee, 1.250 des 4.800 entreprises de taille intermédiaire recensées en France sont sous le contrôle de groupes étrangers. Elles sont surreprésentées dans une poignée de secteurs dont l'informatique, l'électronique, la chimie et l'automobile. Les ETI sous contrôle français souffrent de la comparaison.

Longtemps considérées comme le chaînon manquant et non identifiées de l'économie française, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont désormais au centre de la politique économique du gouvernement. Toute son action ne consiste-t-elle pas à transformer les PME en ETI et les ETI en grands groupes ?

Nées en 2008

Une étude de l'Insee dévoilée ce mercredi apporte un éclairage nouveau sur ces entreprises dont l'existence fut consacrée par la loi de modernisation de l'économie (LME) votée en 2008 . Selon l'Institut, sur les 4.800 ETI présentes en France - soit 0,2% du nombre total d'entreprises tricolores -, 1.250 sont sous le contrôle de groupes étrangers. 

Elles emploient 950 000 salariés, soit 29 % des salariés des ETI, et représentent 56 % des effectifs des entreprises sous contrôle étranger. " À titre de comparaison, les ETI sous contrôle français emploient 2,3 millions de salariés, soit seulement 20 % des effectifs des entreprises sous contrôle français. L'industrie emploie 51 % des salariés des ETI contrôlées par des groupes étrangers contre 28 % pour les ETI françaises », précise l'Institut.

Les ETI taillées pour le marché français

Pour explique la focalisation des implantations étrangères sur les ETI, l'Insee avance des logiques productives et évoque la taille économique du territoire national. « En effet, dans de nombreux cas, l'implantation en France d'un grand groupe industriel étranger correspond sur le territoire français à cette catégorie de taille. Il en résulte des écarts sectoriels, y compris au sein des activités industrielles.

Les ETI sous contrôle étranger sont surreprésentées dans la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, dans les industries chimiques, de production de caoutchouc et de plastique, et dans l'automobile », observe l'Insee. De leur côté, les ETI sous contrôle français sont plus souvent représentées dans les secteurs traditionnels tels que l'agroalimentaire, la métallurgie, le textile et le cuir, plus près de l'orientation sectorielle des PME.

 Des salaires bien plus élevés que dans les ETI françaises

En liaison avec ces écarts, l'Insee constate que les ETI sous contrôle étranger sont plus grandes et plus capitalistiques. Elles emploient en moyenne 760 salariés contre 660 pour celles sous contrôle français.

Dans l'industrie, les ETI françaises souffrent de la comparaison. En effet, les ETI « étrangères » ont des immobilisations corporelles par salarié qui dépassent de près de moitié celles de leurs homologues sous contrôle français. Elles ont également une plus forte productivité par salarié, un taux d'exportation nettement plus élevé (38% contre 25,9%) et un taux de marge bien supérieur. Celui-ci s'élève à 25,8% contre 22,6% dans les ETI sous contrôle français. Autre point intéressant, le salaire annuel moyen versé dans ses entreprises s'élève à 42 700 euros, contre 36.700 euros dans les ETI sous contrôle tricolore.