L'Etat dément vouloir céder 15% d'EDF (syndicat)

Par latribune.fr  |   |  457  mots
"Un tel projet n'est pas envisagé", a-t-on déclaré à Reuters dans l'entourage du ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg. (Photo: Reuters)
Selon la CFE-CGC, qui cite "des sources concordantes", l'Etat s'apprêterait à céder une partie des 84% qu'il détient dans le service public de l'énergie. Le gouvernement a démenti dès mardi.

L'Etat va-t-il céder 15% d'EDF? C'est en tout cas ce qu'affirme mardi la fédération CFE-CGC de l'énergie, citant "des sources concordantes". Fin avril, des informations de presse avaient déjà suggéré une vente par l'Etat d'une partie des 84% qu'il détient dans EDF pour renflouer Alstom, fleuron industriel français.

Mais les ministres des Finances, Michel Sapin, et de l'Economie, Arnaud Montebourg ont démenti ces informations. L'Agence des participations de l'Etat, qui gère sous la tutelle de ces deux ministères la participation dans EDF, a qualifié ces informations de "rumeur infondée".

EDF s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat, note l'AFP, alors que Bercy a démenti. A la suite de cette annonce, l'action EDF avait accentué ses pertes en début d'après-midi à la Bourse de Paris.

Les prix risquent de s'envoler, selon la CFE-CGC

Selon le syndicat, une telle cession aurait des répercussions pour les consommateurs:

"Les prix, parmi les plus bas d'Europe, vont inéluctablement s'envoler pour satisfaire les exigences de profits des nouveaux actionnaires", soutient-il dans un communiqué.

Elle impliquerait aussi "une réduction immédiate des investissements sur le territoire français qui entrainera une destruction massive des emplois", estime le syndicat.

"Pire, l'État abandonne la maîtrise de la filière nucléaire!", s'inquiète la CFE-CGC, qui dénonce "l'incohérence de l'État".

Le syndicat se demande si celui-ci est prêt "à brader EDF aux Chinois et aux Qataris".

 

A la Bourse de Paris, le cours de l'action EDF se redressait progressivement en fin d'après-midi, après avoir chuté dans la foulée de la déclaration de la CFE-CGC. A 16h42, le titre perdait encore 0,51% à 27,5 euros, dans les dernières places d'un CAC 40 en petite hausse (+0,15%).

Des rumeurs depuis avril

Le 5 avril, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avait pourtant affirmé que l'Etat français envisageait de céder des participations dans des entreprises dont il est actionnaire. Dans une interview au Wall Street Journal, il avait déclaré:

"Dans le cadre de la restructuration budgétaire et la modernisation des politiques publiques, nous réfléchissons en effet à un changement de nos participations".

Il avait néanmoins refusé de dire quelles participations pourraient être concernées.

Un mois plus tard, le Premier ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault, avait à son tour affirmé que l'Etat envisageait de réduire sa participation dans le capital "d'un certain nombre d'entreprises publiques" pour consacrer ces sommes à l'investissement.

"Nous envisageons que dans un certain nombre d'entreprises publiques où le taux de participation de l'Etat en tant qu'actionnaire est très important, nous puissions dégager une partie pour financer l'investissement, pas pour boucher les trous du budget", avait-il déclaré.