La grève à la SNCF reconduite mercredi : les cheminots ne désarment pas

Par latribune.fr  |   |  497  mots
Le projet de loi à l'origine de la grève prévoit de regrouper dans une holding publique la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau. Près de 400 amendements ont été déposés, émanant de tous les groupes.
Au 7e jour de la contestation, les syndicats CGT et Sud-Rail appellent les cheminots à "faire grandir le rapport de force" alors que les députés entament ce mardi l'examen de la réforme ferroviaire à l'origine du conflit. La CGT cheminot a d'ores et déjà annoncé ce midi que la grève était reconduite mercredi.

Le climat se tend. La CGT vient d'annoncer que la grève allait se poursuivre mercredi contre la réforme ferroviaire arrivée ce matin à l'Assemblée nationale. En gare Montparnasse, des cheminots bloquent même des voies.

Le taux de grévistes s'est maintenu mardi matin à 14,1% pour l'ensemble du personnel, selon la direction de la SNCF, qui prévoit cependant une "nette amélioration" du trafic mercredi.

Un nombre de gréviste qui se maintient

Les grévistes ne faiblissent pas. Bien au contraire: malgré une érosion continue du taux de participation au conflit (de 14,2% lundi contre 27,64% le premier jour), les syndicats CGT et SUD-Rail refusent de désarmer au septième jour de la grève des cheminots alors que les parlementaires doivent se pencher dans l'après-midi sur le texte de loi qui vise à stabiliser la dette de 44 milliards d'euros du secteur ferroviaire et à préparer son ouverture totale à la concurrence, à l'origine du conflit.

Pour ce faire, le projet de loi prévoit de regrouper dans une holding publique la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau. Près de 400 amendements ont été déposés, émanant de tous les groupes.

"Faire grandir le rapport de force"

Mais ce projet n'est pas du goût des syndicats contestataires, qui ont appelé lundi soir les cheminots à "faire grandir le rapport de force" après avoir été reçus par la direction de la SNCF. Ils l'accusent d'avoir "joué la provocation en radicalisant" son attitude envers les grévistes qui protestent contre la réforme et d'avoir jugé "les revendications des cheminots hors-sujet". Les questions abordées avec la direction portaient sur les salaires, l'emploi, les conditions de travail et non pas sur la réforme, mais pour la CGT-cheminots et SUD-Rail "tout est lié".

Le débat à l'Assemblée, prévu pour durer jusqu'à jeudi, doit débuter par un discours de Frédéric Cuvillier et sera suivi par deux motions de procédure contre le projet qui n'ont aucune chance d'être adoptées. Après la discussion générale, d'environ deux heures et demie, l'examen du texte devrait débuter dans la soirée article par article, amendements par amendements.

Une organisation complexe

Ce texte prévoit une organisation complexe avec à sa tête un établissement public à caractère industriel (Epic) nommé SNCF. Cet Epic de tête, dit encore Epic "mère", chapeautera deux Epic "filles": "SNCF Mobilités", soit l'actuelle SNCF, qui exploitera les trains et "SNCF Réseau", l'actuel Réseau ferré de France (RFF) qui gère l'infrastructure avec SNCF Infra.

Selon le rapporteur du projet de loi à l'Assemblée, le député PS de Gironde, Gilles Savary, les amendements portent notamment sur la garantie d'institutions représentatives du personnel communes aux trois Epic, avec en particulier un Comité central d'entreprise commun. Ils confirmeront aussi les missions de l'Epic de tête qui aura en charge la gestion du personnel.