Nouvelle carte de la pauvreté : le revenu des habitants pour unique critère

Par latribune.fr  |   |  606  mots
La nouvelle carte de la pauvreté implique 100 communes supplémentaires. /Ministère de la ville
Le gouvernement a présenté mardi la nouvelle carte de la pauvreté. Un seul critère a été retenu pour déterminer si une commune bénéficiera ou non des aides de l'Etat : le revenu des habitants.

La nouvelle carte de la pauvreté a été publiée mardi par le gouvernement. Elle simplifie le zonage des communes les plus pauvres. C'est en effet sur le critère unique du revenu des habitants que les concentrations urbaines les plus faibles seront identifiées.

Il y a un an et demi le gouvernement avait décidé de "remettre à plat" les critères de sélection des communes éligibles à des aides spécifiques de l'Etat. C'est en février qu'il a inscrit dans la loi le critère unique du revenu des habitants. Cette réforme répond à une politique de la ville souvent jugée complexe par la Cour des comptes, par les acteurs locaux ainsi que les habitants eux-mêmes.

1300 quartiers sont ainsi concernés par la nouvelle réforme en métropole. 100 bénéficieront pour la première fois de la politique de la ville. Les territoires concernés se situent aussi bien en périphérie des grandes agglomérations qu'en zone rurale. Dans cette liste, présentée par la ministre de la Ville Najat Vallaud-Belkacem, ont été retenues les zones où plus de la moitié de la population vit avec moins de 11.250 euros par an, soit 60% du revenu médian national (avec une pondération selon le niveau de vie dans l'agglomération).

Faire des territoires les plus faibles des territoires commes les autres

Des territoires, précédemment bénéficiaires de la politique de la ville, sont sortis de la carte. On compte 300 communes sorties du dispositif, notamment dans les Pyrénées-Atlantiques (Biarritz, Hendaye), et en Seine-Maritime (Le Grand-Quevilly, Yvetot).

Là est bien le but de l'opération : "tous les quartiers ont vocation à sortir à terme de ces dispositifs d'exception", souligne le communiqué du ministère des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports. Le dispositif de la politique de la ville sert de transition et permet aux territoires les plus faibles de devenir, grâce aux aides, des territoires comme les autres.

Près de 20 milliards d'euros investis dans les dix années à venir

Certains maires déplorent de ne plus entrer dans les critères de sélection. Comme Hervé Mariton, maire UMP de la ville de Crest dans la Drôme, qui "regrette que cela signifie un retrait de l'engagement de l'Etat" mais "comprend" le fait de "concentrer les aides de l'Etat sur les quartiers les plus en difficulté." 

Les zones les plus faibles ne sont par ailleurs pas uniformément réparties sur le territoire. En effet le Pas-de-Calais compte toujours 49 communes sur les 700 les plus pauvres et l'Ile-de-France plus de 150.

Près de 20 milliards d'euros investis dans les dix années à venir

Les fonds du ministère de la Ville, un peu plus de 300 millions d'euros, ne représentent pas des sommes importantes (de l'ordre de 31 euros par habitant en Seine-Saint-Denis) mais figurer sur la liste permet aussi de demander à entrer dans le programme de rénovation urbaine, doté, lui, de moyens très importants.

L'emploi des jeunes devrait être au cœur des projets, avec un soutien particulier à la création d'entreprise. 400 millions d'euros seront mobilisés pour le développement économique de ces quartiers, à travers notamment des investissements dans les zones d'activité et le renforcement des fonds propres des entreprises. La rénovation urbaine figure aussi parmi les priorités. Un thème qui fera l'objet d'un programme de 5 milliards d'euros de subventions à l'automne. En bénéficieront 200 quartiers sélectionnés pour présenter les dysfonctionnements urbains les plus lourds.

Au total près de 20 milliards d'euros seront investis sur la période 2014-2024.