Sarkozy en garde à vue, une première pour un ancien président

Par latribune.fr  |   |  347  mots
Nicolas Sarkozy avait dénoncé fin mars dans une tribune au Figaro des méthodes dignes de la Stasi, la police politique de l'ex-RDA. (Photo: Reuters)
Une voiture noire aux vitres teintées, transportant l'ancien chef de l'Etat, est arrivée au siège de la direction centrale de la police judiciaire à Nanterre, selon l'AFP. L'avocat historique de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, et deux avocats généraux de la Cour de cassation sont en garde à vue depuis lundi.

Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue mardi matin dans un dossier de trafic d'influence présumé, ont indiqué à l'AFP et à Reuters des sources judiciaires. Les enquêteurs de l'office anti-corruption (Oclciff) de la police judiciaire française vont pouvoir entendre l'ancien président de la République pendant une durée pouvant aller jusqu'à 24 heures, éventuellement renouvelable une fois.

Herzog en garde à vue depuis lundi

Une voiture noire aux vitres teintées, transportant l'ancien chef de l'Etat, est arrivée au siège de la direction centrale de la police judiciaire à Nanterre, dans la banlieue de Paris, a rapporté une journaliste de l'AFP.

L'avocat historique de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, est en garde à vue depuis lundi, ainsi que deux avocats généraux de la Cour de cassation, Gilbert Azibert et Patrick Sassoust. Leurs garde à vue ont été prolongées de 24 heures, ajoute la source citée par Reuters.

Une information judiciaire ouverte depuis février

Les enquêteurs cherchent à établir si l'ancien chef de l'Etat (2007-2012), a essayé d'obtenir des informations auprès d'un magistrat de haut rang sur une décision de justice le concernant, en échange de la promesse d'un poste de prestige. Une information judiciaire a été ouverte le 26 février pour trafic d'influence et violation du secret de l'instruction.

Les soupçons sont apparus en marge d'une enquête sur des accusations de financement libyen de sa campagne électorale en 2007, poussant la justice à placer deux téléphones utilisés par l'ex-chef de l'Etat sur écoute les 3 et 19 septembre 2013.

Une "instrumentalisation de la justice", selon Sarkozy

Cette mesure, inédite pour un ancien chef de l'Etat, intervient au moment où les rumeurs se font de plus en plus précises sur la volonté de Nicolas Sarkozy de renouer officiellement avec la vie politique et de prendre la tête de l'UMP.

Rompant le silence qu'il s'était imposé, Nicolas Sarkozy avait dénoncé fin mars dans une tribune au Figaro des méthodes dignes de la Stasi, la police politique de l'ex-RDA, et une "instrumentalisation de la justice" par l'exécutif socialiste.