La France ne tiendra pas ses prévisions de déficit, estime le FMI

Par latribune.fr  |   |  311  mots
L'institution basée à Washington diverge aussi du gouvernement pour ses prévisions de déficit public: elle l'estime à 4% du Produit intérieur brut cette année, là où Paris attend 3,8%. (Crédits : reuters.com)
Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé jeudi ses prévisions économiques pour la France et encouragé le gouvernement à tenir le cap des réformes. Il attend une croissance du PIB de 0,7% cette année, comme l'Insee, alors que le gouvernement table sur 1%. Selon le FMI, le déficit public atteindra encore 4% du PIB en 2014 et 3,4% en 2015

Au tour du FMI de revoir à la baisse ses prévisions macroéconomiques pour la France. Une semaine après l'Insee, l'institution dirigée par Christine Lagarde estime lui aussi, dans un rapport consacré à la France, la croissance du PIB à 0,7% pour cette année contre 1% lors de sa précédente prévision en avril. Il attend 1,4% en 2015, 1,7% en 2016, 1,8% en 2017 puis 1,9% en 2018 et 2019.

De quoi doucher les espoirs du gouvernement d'atteindre 1% cette année. Une prévision à laquelle peu d'économistes et organisations internationales croient encore d'ailleurs, mais sur laquelle le budget 2014 a été bâti...

Taux de chômage stable

Enfonçant un peu plus le clou, le FMI a également prévenu qu'il n'attendait pas de décrue "notable" du chômage avant 2016. Le taux devrait selon lui être stable à 10,3% cette année, puis 10,2% en 2015, 10% en 2016, 9,7% en 2017, 9,4% e, 2018 et 9,3% en 2019.

L'institution basée à Washington diverge aussi du gouvernement pour ses prévisions de déficit public: elle l'estime à 4% du Produit intérieur brut cette année, là où Paris attend 3,8%. Le FMI prévoit un déficit à 3,4% pour 2015  - il estimait en avril que le déficit pourrait être contenu à 3% dès l'an prochain -, 2,7% en 2016, 2,1% en 2017, 1,2% en 2018 et 0,3%, quasiment l'équilibre, en 2019.

La France sous haute surveillance

Tout en se gardant d'accabler l'exécutif, le FMI signale dans son rapport qu'il surveillera de près la mise en œuvre des réformes annoncées.

Le Fonds salue "un ensemble cohérent de réformes basé sur une compréhension correcte des problèmes", une stratégie "ambitieuse" et juge que "le rythme et les moyens de consolidation budgétaire choisis sont les bons".

Le FMI déconseille donc à la France de pratiquer encore plus d'austérité, quitte à ce que son déficit dépasse l'an prochain le plafond de 3% du PIB fixé par les règles européennes.