Hollande : "moi, président, je veux qu'à la fin de mon quinquennat le pays soit plus fort"

Par latribune.fr  |   |  861  mots
Le président français a fixé sa feuille de route pour les trois dernières années du quinquennat. Il a affirmé sa volonté d'"aller vite" pour les réformes des trois prochaines années (économiques en 2014, santé en 2015 et société en 2016) et promettant des baisses d'impôts en 2015 pour "plusieurs centaines de milliers" de Français supplémentaires.

Depuis le salon des Portraits, lieu des déjeuners ou dîners restreints à l'Elysée, le chef de l'Etat a répondu sur TF1 et France 2, pendant quarante minutes, aux questions de Gilles Bouleau et David Pujadas. Le président français François Hollande a affirmé sa volonté d'"aller vite" pour les réformes des trois prochaines années (économiques en 2014, santé en 2015 et société en 2016) et promettant des baisses d'impôts en 2015 pour "plusieurs centaines de milliers" de Français supplémentaires.

"Moi de la première minute jusqu'à la dernière minute, je ferai des réformes pour changer la France", a assuré le chef de l'Etat français lors de sa désormais traditionnelle interview à l'issue du défilé du 14 juillet, d'une ampleur inédite en cette année de commémoration du centenaire de la Première guerre mondiale.

Avec cette interview, François Hollande, en léger regain de popularité, revient sur le devant de la scène après la diète médiatique qu'il observait depuis plus de deux mois.

"Les bases du redressement posées"

Affirmant avoir depuis deux ans "posé les bases du redressement", François Hollande a toutefois reconnu qu'en dépit de ses promesses, "la reprise est trop fragile". Il a réaffirmé compter sur le pacte de responsabilité et de solidarité "pour relancer l'économie française" avec en particulier "cette décision de transférer aux entreprises 40 milliards d'euros".

Pacte de responsabilité

"Un pacte, c'est un rassemblement", a-t-il dit, soulignant que "les entreprises doivent maintenant faire ce à quoi elle ce sont engagées" en matière de création d'emplois.

"Moi, président de la République je veux qu'à la fin de mon quinquennat le pays soit plus fort", a affirmé le président avec un sourire allusif à son anaphore de débat d'entre deux tours en 2012 face à Nicolas Sarkozy.

Il a réaffirmé la priorité de la lutte pour l'emploi. Depuis 10 ans, le taux de chômage atteint " 10% de la population active. "Je ne peux pas l'admettre", "nous n'allons pas attendre" pour agir", a-t-il promis assurant que "nous n'avons pas tout essayé".

Le président a annoncé qu'il présiderait lui-même à la rentrée, la "rencontre pour lever tous les obstacles à l'apprentissage". "L'objectif est de créer 500.000 apprentis d'ici 2017".

Baisses d'impôts

Alors que le gouvernement étudie sérieusement la possibilité d'une baisse d'impôt élargie en 2015 pour les ménages modestes, le chef de l'Etat a simplement indiqué que 2014-2015 "un effort" serait fait pour "qu'il y ait plusieurs centaines de milliers de Français qui paient moins d'impôts", en particulier les classes moyennes.

Il a précisé qu'après les réformes économiques en 2014, il y aurait celles qui concernent la santé et les jeunes en 2015 puis celles de société en 2016.

Se montrant volontariste, François Hollande a réaffirmé son souci de donner "toute sa place au dialogue, mais à un moment les décisions sont prises, et je ne tarde pas à les prendre", a-t-il souligné.

Il a ainsi étayé la ligne de fermeté du gouvernement face aux récents conflits sociaux (Grève des cheminots de la SNCF, des marins de la SNCM, mouvement des intermittents, boycott par une partie des syndicats de la Conférence sociale).

Pas de différend avec Valls

En dépit d'une légère embellie dans les sondages, moins d'un quart des Français ont une bonne opinion de lui, mais le chef de l'Etat a affirmé n'avoir pas besoin des enquêtes d'opinions pour savoir ce que les Français pensent. "Je circule, je parle, j'écoute, je sais ce que les Français ont à dire. Je n'ai pas besoin des sondages pour ça", a-t-il dit, déplorant que les Français soient "toujours dans la déploration et le dénigrement".

Il a de nouveau assuré n'avoir aucun différend avec son Premier ministre Manuel Valls qui fête tout juste ses 100 jours à Matignon et devance François Hollande de 20 points dans les sondages.

Entre lui et le chef du gouvernement, il n'y a pas même l'épaisseur "d'une feuille de papier à cigarette", a-t-il assuré faisant valoir : "Si j'ai choisi Manuel Valls, c'est parce qu'il met de l'efficacité de l'organisation et aussi de la rapidité" dans l'action.

Quant à 2017, François Hollande s'est refusé à répondre sur son éventuelle candidature. "Je ne me pose pas cette question", a-t-il dit affirmant que sa priorité était "qu'en 2017 les Français vivent mieux".

Quant aux démêlés judiciaires de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, François Hollande a assuré n'être jamais intervenu.

"Je ne l'ai non seulement pas fait mais je ne peux même pas y avoir songé", a-t-il assuré rappelant "le principe de l'indépendance de la justice". Il a commis au passage un savoureux lapsus en affirmant que chacun doit être "prisonnier... présumé innocent".

Faute de temps, François Hollande a peu évoqué les questions internationales mis à part le conflit israélo-palestinien à Gaza, qui "ne doit pas être importé en France", a-t-il mis en garde après l'incident qui a touché une synagogue à Paris.