Professions réglementées : protestations prévues à la rentrée

Par latribune.fr  |   |  392  mots
Parmi les professions qui pourraient être réformées figure celle d'avocat. /Reuters
Le président de l'Union nationale des professions libérales a vivement critiqué sur le fonds et sur la forme, le projet de réforme des professions réglementées, encore à l'état d'ébauche. Dans un article paru dimanche, il annonce un "vaste mouvement de protestation" après l'été.

Ils affûtent leurs armes. Des représentants des professions réglementées, dans le collimateur du gouvernement, comptent protester contre les projets de réforme en cours d'ébauche.

"Vaste mouvement de protestation"

C'est le cas de Michel Chassang président de l'Union nationale des professions libérales (UNAPL) qui prévenait dimanche, dans les colonnes du JDD:

"Nous préparons un vaste mouvement de protestation pour la rentrée."

Tout en précisant qu'il fallait discuter "calmement, point par point" des projets de réforme, il a critiqué un manque de transparence "extrêmement choquant sur la forme".

Des informations concernant les éventuelles pistes de réforme ont été publiées au cours de la semaine dernière. Elles se fondent sur un rapport de l'Inspection générale des finances commandé en 2013 par le précédent ministre de l'Économie Pierre Moscovici.

Pour parvenir à "rendre 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français", son successeur, Arnaud Montebourg, a promis le 10 juillet un vaste plan de réforme comprenant, entre autres, des mesures concernant "nombreuses professions en situation de monopole."

Des craintes pour l'emploi

De son côté,  l'Observatoire des métiers dans les professions libérales (OMPL) a fait état de ses inquiétudes pour l'emploi. Dans un communiqué diffusé ce lundi, son vice-président (CGT) pointe:

 "Nous souhaitons attirer l'attention de Bercy sur le fait que les réformes envisagées pourront avoir un impact sur l'emploi dans les entreprises libérales car nous craignons que leur effet n'ait jamais été mesuré."

L'organisme paritaire, qui réunit des membres des cinq syndicats nationaux représentatifs (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC), recense 1,1 million d'entreprises libérales.

"Boucs émissaires"

Parmi les fonctions visées par Bercy figurent celles des notaires, huissiers, greffiers des tribunaux de commerce, avocat, pharmaciens, taxi, etc. La libre installation pour certaines d'entre elles mais aussi la fin du numerus clausus seraient notamment à l'étude. Le président de l'UNAPL a en outre dénoncé:

"Ce qui me frappe, c'est qu'Arnaud Montebourg a commencé à jeter en pâture à l'opinion publique le montant de nos rémunérations, il est vrai bien supérieures au smic et donc forcément choquantes pour beaucoup de Français (...) Désigner des boucs émissaires et une attitude irresponsable."

Le rapport de l'IGF pointait notamment des "tarifs trop élevés".