Chômeurs "contrôlés" : des syndicats "abasourdis" et "atterrés"

Par latribune.fr  |   |  351  mots
Laurent Berger, leader de la CFDT, accuse François Rebsamen, ministre du travail, d'avoir trouvé comme "seule solution" pour faire baisser les chiffres du chômage de "sanctionner les chômeurs".
Force ouvrière, la CGT et la CFDT ont réagi vivement à la demande de François Rebsamen à Pôle Emploi de "renforcer les contrôles" pour vérifier que les chômeurs "cherchent bien un emploi".

Un vent d'indignation souffle du côté des syndicats. La CGT, FO et la CFDT ont reproché au ministre du Travail de "stigmatiser" et "sanctionner" les chômeurs. François Rebsamen avait demandé sur iTélé mardi 2 septembre de renforcer les contrôles et les sanctions à destination des demandeurs d'emploi.

Un "manque de de sérieux" pour la CGT

Du côté de la CGT, Eric Aubin, membre de la direction chargé de l'emploi, a accusé le gouvernement d'avoir trouvé comme "seule solution" pour faire baisser les chiffres du chômage de "sanctionner les chômeurs".

En outre, le représentant syndical estime que le chiffre de 350.000 emplois non pourvus cité par le ministre du Travail ne s'appuie que "sur des projections" qui ne prennent pas en compte "la nature" des emplois en question. Un "manque de sérieux" de la part du gouvernement, selon le cégétiste. Ce dernier a également regretté que le gouvernement reprenne des arguments déjà entendus sous la présidence Sarkozy.

Le ministre "ne nous avait pas habitués à ça", dit FO

"On est assez abasourdi par l'intervention du ministre du Travail et de l'Emploi. Si la politique de l'emploi de notre gouvernement, c'est simplement stigmatiser des chômeurs, franchement, je trouve que c'est assez pathétique", a réagi de son côté Stéphane Lardy, secrétaire général de FO chargé de l'emploi.

Le ministre "ne nous avait pas habitués à ça", a-t-il ajouté. Il accuse le gouvernement de proposer une politique économique et sociale "pauvre".

En outre le Secrétaire général estime que "malheureusement, libéralisme économique va de pair avec autoritarisme social".

La CFDT juge les propos du ministre "scandaleux"

"Je suis atterré", a affirmé Laurent Berger, leader de la CFDT, interrogé dans Talk-Orange Le Figaro qui juge les propos du ministre "scandaleux". Et de renchérir:

"Ma pensée va aux gens que je connais, jeunes et moins jeunes, qui cherchent du boulot désespérément et attendent des responsables politiques et du patronat des solutions en termes d'emploi et se voient stigmatisés."