"La dépense publique qu'il faut réduire, elle est toujours chez l'autre" (Macron)

Par latribune.fr  |   |  426  mots
Le ministre de l'Economie a confirmé la participation des CCI à l'effort général de lutte contre les déficits à travers un projet de réforme qui les privera d'une partie de leurs ressources.
Le ministre de l'Economie est resté ferme jeudi sur la volonté du gouvernement de prélever 500 millions d'euros en 2015 dans les fonds de roulement des Chambres de commerce et d'industrie (CCI), déjà ponctionnées de 170 millions en 2014.

Les CCI lui ont réservé un accueil glacial. Réunis en assemblée générale extraordinaire jeudi 18 septembre, les représentants de ces organismes attendaient Emmanuel Macron au tournant. Et ils n'ont pas été déçus.

Un effort de 500 millions d'euros vécu comme un "assassinat"

Le ministre de l'Economie leur a confirmé leur participation à l'effort général de lutte contre les déficits à travers un projet de réforme qui les privera d'une partie de leurs ressources.

"Ce n'est rien d'autre qu'un assassinat", a déclaré le président de CCI France, André Marcon, en ouverture de l'assemblée générale. Le gouvernement veut en effet prélever 500 millions d'euros en 2015 dans les fonds de roulement des CCI, après 170 millions en 2014, les faisant ainsi participer à son plan de 50 milliards d'euros d'économies pour 2015-2017. Il avait également prévu une baisse du montant de la taxe qui leur est affectée.

Lire sur le sujet : Comment l'Etat va réduire les budgets des CCI en 2015

Des ressources fiscales "excédant les besoins"

Face à la gronde, Emmanuel Macron a réagi :

"La dépense publique qu'il faut réduire, elle est toujours chez l'autre. Ce serait trop facile, ce monde où il faudrait baisser la dépense publique et dès qu'on touche à soi ce serait l'horreur".

Avant d'ajouter :

"Oui, cet effort est difficile mais il est nécessaire parce que c'est celui que nous faisons porter sur la totalité de la dépense publique. Il est nécessaire aussi parce que, je vous dois la vérité, vos établissements ont touché durant plusieurs années des ressources fiscales excédant vos besoins".

"Entre 2002 et 2012 cette ressource a augmenté de 41% avant de diminuer en 2014", a-t-il précisé.

Faire des économies sans licencier

Et pour répondre à une lettre ouverte des "4.800 chefs d'entreprise des CCI de France" au président de la République parue dans la presse jeudi et qui pointe une menace sur l'emploi "de 7.000 collaborateurs", Emmanuel Macron a fait valoir que l'on "peut faire des économies sans licencier des gens".

L'ensemble des représentants des chambres, qui emplissaient un grand amphithéâtre, se sont levés en silence après une brève prise de parole du président de la chambre des Ardennes, Géraud Spire. "La force du silence qui accompagnera votre départ marquera notre désapprobation", a déclaré celui-ci au ministre, qui l'écoutait debout sur la scène, les bras croisés. Une attitude qui laisse présager de futurs dialogues encore tendus.