L'Insee ne voit venir aucune reprise de la croissance en France

Par latribune.fr  |   |  325  mots
En juin, l'Institut national de la statistique et des études économiques prévoyait 0,7% de croissance en 2014.
L'Insee a baissé jeudi sa prévision de croissance moyenne en France en 2014 à 0,4%, et prévenu que le Produit intérieur brut ne devrait progresser que de 0,1%, au troisième comme au quatrième trimestre.

En juin, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prévoyait 0,7% de croissance en 2014. Jeudi soir, elle annonçait ne plus tabler que sur une progression de 0,4% du PIB.

Une réserve de 0,1%

Sans donner de prévision pour 2015, l'Insee a toutefois indiqué que la France entamerait l'année avec un "acquis", c'est-à-dire une réserve de croissance, de 0,1%.

L'acquis de croissance désigne ce que serait la croissance moyenne l'an prochain en France si l'économie stagnait sur chacun des quatre trimestres de 2015. S'il est presque nul, cela signifie que la conjoncture n'a pas de tremplin.

Des doutes sur le 1% de croissance en 2015

La croissance l'an prochain est la grande inconnue du budget 2015, qui a été présenté mercredi et qui est basé sur une hypothèse de 1%, jugée "optimiste" par le Haut conseil des finances publiques, organe indépendant de contrôle.

Le ministre des Finances Michel Sapin a toutefois défendu une prévision "sincère", et le président François Hollande l'a qualifiée de réaliste.

Bercy a précisé, en réaction aux commentaires de l'Insee, que son hypothèse était "médiane", et même "légèrement inférieure au consensus des économistes", qui est de 1,1%.

"Une économie au ralenti"

Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l'Insee, a jugé lors d'une conférence de presse que la France se trouvait dans un "régime de croissance extrêmement bas", avec un taux de croissance de seulement 0,1% par trimestre en moyenne depuis le printemps 2011.

Dans le détail, l'Institut a dressé le portrait d'une économie française au ralenti. Les ménages épargnent davantage (le taux d'épargne est prévu à 15,6% en 2014, contre 15,1% en 2013) et consomment à peine plus (+0,1% en 2014). Par ailleurs leurs investissements, c'est-à-dire essentiellement les achats de logements, s'effondrent: -7,4% attendus cette année, une baisse deux fois plus forte qu'en 2013, et un retour aux niveaux de 1998.