Budget : Michel Sapin ne demande aucune "exception" à Bruxelles

Par latribune.fr avec AFP  |   |  354  mots
Le gouvernement a en effet présenté la semaine dernière un projet de budget pour 2015 qui repousse à 2017 le retour du déficit public sous la limite européenne de 3% du produit intérieur brut (PIB), au risque d'être désavoué par la Commission.
La Commission doit se prononcer sur le projet de budget français qui repousse à 2017 l'objectif des 3%.

Paris se pliera aux règles européennes. C'est en tout cas ce qu'a déclaré samedi 11 octobre le ministre des Finances Michel Sapin lors d'une conférence de presse à Washington, en marge des réunions d'automne du FMI et de la Banque mondiale, à l'heure où la Commission doit se prononcer sur le projet de budget français qui repousse à 2017 l'objectif des 3%:

"Personne ne demande une exception à l'application des règles, elles doivent s'appliquer de la même manière aux grands et aux petits pays"

Le gouvernement a en effet présenté la semaine dernière un projet de budget pour 2015 qui repousse à 2017 le retour du déficit public sous la limite européenne de 3% du produit intérieur brut (PIB), au risque d'être désavoué par la Commission.

Aucun affrontement

"Personne ne demande le changement des règles", a martelé Michel Sapin, tout en soulignant qu'il fallait s'adapter aux "situations" et suivre un rythme de réductions des déficits "mesuré et bien calibré". Alors que certains prédisent un rejet du budget français à Bruxelles, le ministre a récusé être dans un processus "d'affrontement" avec la Commission.

Bruxelles a également joué l'apaisement samedi. "En vue des rumeurs et affirmations persistants que la Commission aurait déjà formé son opinion sur le plan budgétaire français pour 2015, je voudrais confirmer que ceci n'est pas le cas", a déclaré Simon O'Connor, le porte-parole de la Commission pour les affaires économiques dans un communiqué.

Deux ans pour rien ?

Le ministre français a par ailleurs balayé les critiques du président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, qui a estimé que la France ne devrait pas bénéficier d'un nouveau délai.

"On leur a donné deux ans et la question est: 'comment ont-ils utilisé ce temps?' Pour être tout à fait franc, je crois qu'ils n'ont pas utilisé" ce délai pour des réformes, avait-il déclaré jeudi devant un centre de réflexion de Washington.

"Monsieur Dijsselbloem n'est pas l'Europe. Monsieur Dijsselbloem ne représente pas l'Europe", a rétorqué Michel Sapin, assurant s'être "expliqué" avec lui.