Affaire Bygmalion : perquisition au siège de l'UMP

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  376  mots
Six personnes ont d'ores et déjà été mises en examen dans le dossier Bygmalion, parmi lesquelles trois anciens cadres de l'UMP.
La justice a ouvert deux informations judiciaires à Paris liées au financement de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy.

Une perquisition était menée mercredi 29 octobre au siège de l'UMP, rue de Vaugorard, dans le 15e arrondissement de Paris, a appris l'AFP de source proche du dossier, confirmant une information d'Europe1 et iTELE. Cette opération de police intervient dans le cadre de deux informations judiciaires ouvertes à Paris: l'affaire Bygmalion et l'enquête sur le paiement par l'UMP de pénalités qui avaient été infligées au candidat battu car ses comptes de campagne avaient dépassé le plafond autorisé.

Un plafond dépassé

Dans le dossier Bygmalion, les juges Serge Tournaire, Roger Le Loire et Renaud van Ruymbeke enquêtent sur un possible système de fausses factures dont le but aurait été de maquiller le compte de la dernière campagne de l'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy. Ils soupçonnent Event and Cie, la filiale événementielle de la société Bygmalion, d'avoir facturé de nombreuses dépenses à l'UMP et non à la campagne Sarkozy, via des conventions fictives du parti. Selon une évaluation figurant au dossier, pas moins de 18,5 millions d'euros auraient ainsi été éludés du compte de campagne, d'après une source proche du dossier.

Des comptes de campagne invalidés

Cette manœuvre devait permettre au budget de campagne de ne pas exploser le plafond que la loi fixe pour que les candidats soient sur un pied d'égalité, soit 22,5 millions d'euros pour ceux accédant au second tour. Mais au final, le Conseil constitutionnel avait quand même estimé que le plafond avait été dépassé, à quelque 23 millions d'euros, privant Nicolas Sarkozy du remboursement public. Six personnes ont d'ores et déjà été mises en examen dans ce dossier, parmi lesquelles trois anciens cadres de l'UMP.

Des pénalités remboursées par l'UMP

Après cette invalidation, Nicolas Sarkozy s'était vu imposer une pénalité de l'ordre de 400.000 euros pour le dépassement de ce plafond. Or, ces pénalités avaient été prises en charge par l'UMP, ce qu'avaient dénoncé en juillet par la suite les commissaires aux comptes du parti. Le parquet, qui avait lancé quelques jours plus tard une enquête préliminaire, a ouvert sur ces faits début octobre une information judiciaire pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".