Les patients qui ne suivent pas leurs traitements coûtent 9 milliards d'euros

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  373  mots
Stéphane Sclison a précisé que l'observance constatée était basée uniquement sur les prescriptions honorées par les pharmaciens. Elle ne tient pas compte des médicaments achetés mais non consommés par les patients.
D'après une étude, le défaut d'observance des prescriptions médicales conduit à des complications qui génèrent un surcoût important.

9 milliards d'euros. C'est ce qu'économiserait chaque année l'assurance maladie si les prescriptions médicales étaient mieux respectées par les patients, d'après une étude du cabinet spécialisé en santé IMS Health. Le cabinet a suivi pendant un an près de 6.400 pharmacies, soit le quart des officines françaises, dans six pathologies. Ces six maladies représentent environ le quart des dépenses de médicaments en France et comportent toutes un risque de complication grave en cas de défaut d'assiduité dans le traitement.

Les complications médicales coûtent cher

L'étude constate que 60% des patients ne suivaient pas correctement leur traitement médical. Le défaut d'assiduité est caractérisé lorsque le patient suit moins de 80% de sa prescription médicale. Ce défaut conduit à des complications graves, notamment à une probabilité accrue d'accidents vasculaires cérébraux (AVC). Le surcoût généré par ces complications médicales est estimée à 9 milliards d'euros par IMS Health.

"Il s'agit d'une estimation prudente qui ne tient compte que des coût médicaux directs et n'inclut ni la rééducation, ni les arrêts de travail", indique d'ailleurs Stéphane Sclison, le directeur de la stratégie d'IMS Health.

Pour la seule hypertension artérielle, le surcoût engendré par les AVC est évalué à 4,4 milliards d'euros sur un an. Pour arriver à ce chiffre, les auteurs de l'étude se sont basés sur un sur-risque d'AVC chez les non observants évalué à 4% par la littérature scientifique.

Un surcoût d'une meilleure assiduité...

Stéphane Sclison a précisé que l'observance constatée était basée uniquement sur les prescriptions honorées par les pharmaciens. Elle ne tient pas compte des médicaments achetés mais non consommés par les patients.

Quant aux économies qui pourraient être réalisées, elles doivent être comparées au surcoût engendré par une meilleure observance du traitement (de l'ordre de 3 milliards d'euros pour un taux d'observance de 80%).

Dans une étude publiée en 2012, IMS Health avait déjà estimé qu'un meilleur usage du médicament à l'échelle mondiale permettrait des économies de 500 milliards de dollars (400 milliards d'euros), dont 269 milliards de dollars directement liés à la non observance des traitements.